Une marche blanche organisée en janvier pour sauver Rillette, le sanglier menacé d’euthanasie

Par Emmanuelle Bourdy
31 décembre 2024 21:03 Mis à jour: 31 décembre 2024 21:03

Cette habitante de Chaource (Aube) avait sauvé un marcassin trouvé dans ses poubelles, en avril 2023. Mais l’animal est aujourd’hui menacé d’euthanasie par les autorités car il est interdit par la loi de détenir un animal sauvage chez soi. Depuis, une forte mobilisation a vu le jour pour sauver Rillette. Une marche blanche aura même lieu à la mi-janvier, pour que la laie soit maintenue dans sa famille.

Lorsqu’Élodie Cappé a trouvé le marcassin dans ses poubelles, l’animal ne pesait que quelques kilos. Aujourd’hui, son poids avoisine la centaine de kilos, comme le rapporte France 3 Grand-Est. L’éleveuse, dont la ferme équine est basée à Chaource, l’a notamment fait vacciner et lui a construit un enclos de 1200 m², conformément aux règles de la législation française. Aujourd’hui, elle espère toujours obtenir gain de cause et sauver Rillette, que les services de l’État menacent d’euthanasier.

La pétition a presque atteint les 170.000 signatures

Avançant des questions de sécurité, les services de la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) et de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont proposé à l’éleveuse deux options, comme le précise BFMTV. La première étant d’euthanasier Rillette, la seconde consistant à relâcher la laie dans son élément naturel. Cependant, cette deuxième solution n’est pas mieux que la première car l’animal n’est plus adapté à la vie sauvage et cela équivaudrait aussi à le condamner.

Cette affaire a été largement médiatisée, notamment grâce à Julien Courbet qu’Élodie Cappé a contacté. Ce mardi 10 décembre, cette dernière a même été invitée sur le plateau de son émission, Ça peut vous arriver. De plus, une pétition a été lancée pour sauver cette « mascotte en danger ». À ce jour, celle-ci a presque atteint les 170.000 signatures et depuis lors, l’éleveuse a reçu de nombreux messages de soutien provenant du monde entier.

« Quels sont les monstres qui demandent son euthanasie ? »

Parmi ces messages, celui de la plus célèbre des défenseuses des animaux, Brigitte Bardot. Cette dernière s’est indignée du traitement que les autorités veulent infliger à Rillette, via les réseaux sociaux. « Quels sont les monstres qui demandent son euthanasie ? » s’est en effet demandé l’ancienne actrice. Et d’ajouter : « Ça me dégoûte du mot ‘humain’. Ce petit animal a le droit de vivre, c’est même un devoir, elle est innocente elle ! L’euthanasie est un crime ! On est gouvernés par des assassins. »

Un Youtubeur portant le nom de « Monsieur Seby » a carrément composé une chanson en soutien à Rillette, il y a deux semaines. Celle-ci comptabilise déjà 13.000 vues. Et au sein de la commune de Chaource, l’association des commerçants se mobilise également. Appelant au maintien de l’animal dans la ferme équine de la jeune femme, l’association a en effet décidé d’organiser une marche blanche, le 11 janvier prochain à partir de 14 heures. Le rendez-vous a été donné sur la place de la Fontaine.

« La détention du sanglier, espèce non domestique, est irrégulière »

En attendant, cette affaire est entre les mains de la justice. Le 17 décembre dernier, la procureure de Troyes a indiqué dans un communiqué que « la détention du sanglier, espèce non domestique, est irrégulière ». « En effet, seuls les animaux ayant une origine connue et licite peuvent prétendre à une autorisation de détention ou à la soumission de dossiers de demande de certificat de capacité et d’autorisation d’ouverture d’établissement », a-t-elle ajouté, mentionnant qu’ainsi, « un sanglier directement prélevé dans la nature n’a pas d’origine licite et ne peut pas en disposer ».

De son côté, le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, a proposé d’accueillir Rillette au sein de sa commune, comme il l’avait déjà fait pour Toto, un autre sanglier lui aussi menacé d’euthanasie.

Dans son communiqué, la procureure de Troyes a indiqué que la détentrice de Rillette était « fortement invitée à respecter cette injonction afin d’éviter l’euthanasie de l’animal ». « Il sera également tenu compte de cette régularisation dans la réponse pénale qui sera donnée à la procédure », a-t-elle conclu.

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