Inquiets de l’embrasement possible des véhicules électriques dans les parkings souterrains, notamment pour cause d’emballement des batteries, des pompiers dans le Val-d’Oise se préparent avec une Zoé transformée par l’École nationale des professions de l’automobile d’Argenteuil.
C’est à la suite de plusieurs vidéos vues sur internet, où des pompiers luttent pendant plusieurs heures pour éteindre des incendies causés après l’accident de voitures électriques, que des pompiers du Val-d’Oise se sont inquiétés d’une situation similaire, voire pire : en effet, qu’arriverait-il si des véhicules électriques venaient à prendre feu dans leurs parkings souterrains ?
Face à l’afflux sur le marché de ces nouvelles voitures, et pour répondre à un éventuel emballement des batteries lithium-ion toujours plus puissantes, il fallait réagir.
« Une voiture thermique qui brûle, nous la maîtrisons en 15 ou 20 minutes. Une voiture électrique, cela peut durer plusieurs heures si les batteries brûlent… Dans le Val-d’Oise, nous n’y avons pas été encore confrontés, mais nous avons déjà des retours d’expérience d’autres services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) en France. C’est un risque qui va s’accentuer dans l’avenir », a indiqué au Parisien le capitaine Gilles Devantoy, chef du service évolution et prospective au Sdis 95.
Ainsi, pour se préparer, le centre de formation départemental des pompiers du Val-d’Oise dispose depuis quelques jours d’une Zoé électrique, offerte par Renault et transformée pour les besoins de la formation des équipes de secours.
Les pompiers à l’épreuve des incendies de voitures électriques – via @Le_Parisien https://t.co/dR8skFtBXJ
— Julien Giraud (@ju2nantes) January 24, 2021
Pour ce faire, les élèves du Garac (l’école des métiers de l’automobile d’Argenteuil) ont remplacé par endroits la tôle de leur Zoé électrique par du plexiglas afin de rendre visibles les organes essentiels du véhicule. Car en effet, « on ne peut pas arriver avec nos pinces et couper les câbles n’importe où. Il y a du haut-voltage », a expliqué le capitaine Devantoy.
« Les batteries sont placées sous le châssis et sont logées dans un pack, une espèce de coffre-fort qui les protège des impacts et de la pluie. Il faut qu’on puisse éteindre l’incendie avant que le feu n’attaque le pack. Si les batteries s’embrasent, on a un feu dans un coffre-fort et on n’arrive pas à l’éteindre facilement », précise le capitaine.
À noter cependant qu’une parade existe sur certains véhicules : un « Firemen access » dont la Zoé est équipée. C’est une sorte de trappe qui fond avec la chaleur et ouvre un accès aux lances des pompiers qui peuvent noyer dans l’eau les batteries pour les refroidir. Ce « firemen access » est le fruit de la collaboration entre le Sdis des Yvelines et le groupe automobile Renault, après que des pompiers ont fait part de leurs difficultés.
Cet accès spécial « est le seul moyen d’éteindre rapidement le feu, en moins de 5 minutes. Sinon, une batterie lithium-ion va brûler jusqu’à ce qu’elle se consume complètement. Cela peut prendre une, deux ou trois heures… Aujourd’hui, tous les véhicules électriques Renault sont dotés de firemen access, ainsi que les hybrides rechargeables », a expliqué Claire Petit-Boulanger, expert sécurité du groupe Renault.
Les pompiers du Val-d’Oise se préparent avec une Zoé transformée par le campus du GARAC à Argenteuil.
L’article complet du Le Parisien : https://t.co/XqplKpLnFR#renault #automobile #electrique #emploi #entreprises #Argenteuil #Apprentissage pic.twitter.com/81rMcuGkRY
— GARAC CAMPUS (@GARAC_officiel) January 25, 2021
Cependant, « cette solution n’est retenue par aucun autre constructeur, ce qui m’afflige un peu. D’autant plus dans la perspective d’un lieu confiné, un parking ou un tunnel : le groupe Renault a tout fait pour que, après un accident, les batteries ne s’emballent pas. L’inquiétude vient de ce que le feu peut provenir de l’extérieur, parce qu’une autre voiture brûle à côté, ou par vandalisme par exemple », a-t-elle ajouté
Actuellement, environ 60 % des incendies qui surviennent dans les parkings souterrains sont dus à des actes de malveillance. De plus, l’emballement des batteries peut intervenir après 15 ou 20 minutes d’embrasement du véhicule, mais aussi de façon différée plusieurs heures après les faits.
Pour rappel, le 3 juillet dernier, après un acte d’origine criminelle, 50 voitures avaient brûlé dans le parking souterrain du quartier de Marcouville et causé l’effondrement d’une partie de la dalle piétonne. Si ces voitures avaient été électriques, que serait-il arrivé ?
Malheureusement, à l’heure actuelle, ce danger n’est pas vraiment pris en compte dans la réglementation du guide relatif à la sécurité incendie dans les parcs de stationnement couverts et ouverts au public, publié par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.
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