Var: 276 ruches volées à deux apiculteurs pendant le confinement: «Deux ans de travail perdu»

Par Nathalie Dieul
12 avril 2020 20:25 Mis à jour: 12 avril 2020 20:26

À Vidauban dans le Var, près de Draguignan, deux apiculteurs voisins l’un de l’autre ont été victimes d’un vol pendant la même nuit, en pleine période de confinement.

« En quelques minutes, ils ont cassé tout notre boulot de la saison », a déclaré au Parisien Mathieu Picavet, apiculteur à Embrun dans les Hautes-Alpes. Ses ruches étaient installées sur un terrain concédé par l’Office national des forêts (ONF) en bordure de Vidauban, un endroit offrant de belles conditions pour ses abeilles.

Pendant la nuit du 1er au 2 avril, 96 de ses ruches ont disparu. La même nuit, un autre apiculteur du Queyras s’est fait voler, lui, 186 ruches. Au total, ce sont 276 ruches qui se sont envolées, les malfaiteurs qui ont profité du confinement pour passer à l’action, probablement en 4×4, ne laissant sur place que les palettes sur lesquelles les abeilles hibernaient.

« J’ai été alerté sur mon téléphone, car les ruches disposent d’une petite balance qui permet de savoir quand elles sont pleines de miel, donc lourdes. Inversement, si le poids baisse, c’est qu’il se passe quelque chose de bizarre et un signal est envoyé », indique Frédéric Monnet, qui a perdu plus du tiers de ses 450 ruches dans l’affaire.

« Au début, j’étais un peu dans le déni, je me disais, ce n’est pas possible que ça m’arrive à moi, autant de ruches d’un coup ! » explique Mathieu Picavet à France 3. « Après, on est en colère, et après vient le découragement. »

Chacun des deux malheureux apiculteurs estime que le préjudice est d’environ 100 000 euros de perte, sur toute la saison. Les assurances ne remboursent qu’une partie « sur le matériel, mais jamais sur les pertes de récolte », précise M. Picavet, qui doit remonter un tiers de son cheptel.

Heureusement, un coup de main d’autres apiculteurs va lui permettre d’y arriver sans avoir à racheter des colonies d’abeilles. « Des collègues nous ont donné environ 25 reines qui sont déjà fécondées et à partir de ruches souches, on va reconstituer notre cheptel, ça va nous prendre une à deux saisons, donc quasiment deux ans pour revenir à notre point de départ ». 

Une cagnotte Leetchi a également été mise en place pour aider l’apiculteur d’Embrun à payer le matériel nécessaire à la reconstruction des ruches. Elle a pour l’instant dépassé 2 000 euros.

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