« Une vache ne sera jamais totalement propre mais on peut lui apprendre à aller aux toilettes » : des bovins aux Pays-Bas maîtrisent depuis peu l’art de faire pipi dans un urinoir pour réduire les émissions de gaz libéré par les effluents d’élevage.
Champions de l’agriculture intensive et du hors sol, les Pays-Bas sont classés deuxième exportateur agricole et agroalimentaire du monde, derrière les États-Unis.
Pour tenter de limiter les dégâts du secteur agricole sur l’environnement, le gouvernement néerlandais – ambitieux dans la lutte contre le réchauffement climatique – impose des mesures aux agriculteurs sur la taille des troupeaux, les périodes d’épandage de fumier et les normes sanitaires dans les étables.
Avec le CowToilet (toilettes pour vaches, en français), « on attaque le problème directement à la source », déclare Henk Hanskamp, autoentrepreneur et créateur de l’urinoir.
En réceptionnant l’urine, ce dernier permet de réduire les émissions d’ammoniac, un composé chimique créé lorsque le liquide entre en contact avec le fumier. Il se forme alors à partir de cet ammoniac du protoxyde d’azote, gaz à effet de serre.
Le principe du CowToilet est simple : l’urinoir est situé dans un box, au niveau du postérieur du bovin, invité à y manger des granulés. Une fois le repas terminé, un robot stimule un nerf au-dessus de la mamelle, ce qui donne à la vache – qui produit entre 15 et 20 litres par jour – l’envie d’uriner.
Ainsi, M. Hanskamp, dont l’entreprise développe des innovations pour le secteur agricole, prévoit de pouvoir « réduire au moins de moitié les émissions d’ammoniac libérées par les effluents d’élevage » une fois le processus peaufiné.
Un urinoir pour vaches, un monde à deux minutes de l’apocalypse, les frites en danger… Non, ce ne sont pas des poissons d’avril https://t.co/IySMzNMJ5m pic.twitter.com/SvrFjgHSQt
— Denis Fruneau (@akemoi) 1 avril 2019
Les scientifiques et les universitaires saluent l’arrivée sur le marché – prévue pour 2020 – de l’urinoir, qui a remporté mi-mars un prix local pour la meilleure innovation.
« Les étables en deviennent plus propres et le sol plus sec. Moins d’humidité sur les sols signifie une meilleure santé des ongles », observe Jan Velema, un vétérinaire qui a assisté aux tests, cité par le quotidien de référence De Volkskrant.
Sur l’exploitation agricole près de Doetinchem (est) où l’urinoir est testé, 7 des 58 vaches du troupeau utilisent désormais spontanément l’urinoir, sans stimuli.
« Les vaches ont pris l’habitude », se félicite M. Hanskamp. « Elles reconnaissent le box, lèvent la queue et font pipi ».
D. S avec AFP
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