Paris étudie « toutes les options » concernant les jihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie, y compris un retour en France, après l’annonce d’un retrait militaire américain prochain de ce pays, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères.
« Compte tenu de l’évolution de la situation militaire dans le nord-est syrien, des décisions américaines, et afin d’assurer la sécurité des Français, nous examinons toutes les options pour éviter l’évasion et la dispersion de ces personnes potentiellement dangereuses », a déclaré la porte-parole du ministère dans un point de presse électronique.
Transférer les 130 aux kurdes irakiens aurait le double avantage qu'ils soient jugés par une Justice reconnue à partir de preuves accumulées par les kurdes syriens. Ce qui ne serait absolument pas le cas si ils étaient jugés en France contrairement à ce que dit monsieur #Castaner
— Fairway (@FairWay7575) January 30, 2019
« Si les forces qui ont la garde de combattants français prenaient la décision de les expulser vers la France, ceux-ci seraient immédiatement remis à la justice », a ajouté Agnès von der Mühll sans plus de précisions.
A ce stade, aucune décision n’a été prise, souligne-t-on toutefois de source gouvernementale française.
Environ 130 hommes, femmes et enfants sont détenus par les Forces démocratiques syriennes, une coalition arabo-kurde qui combat l’organisation jihadiste État islamique (EI) au côté de la coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis, selon des sources françaises concordantes.
#Syrie "130 #djihadistes rapatriés en #France", libérés par les #kurdes #Terrorisme #EI https://t.co/59VbmdBXfs
— Kadir Ylldirim (@KYlldirim) January 29, 2019
Jusqu’ici, la France n’envisageait que le rapatriement des enfants retenus avec leurs mères, avec l’accord de celles-ci, mais souhaitait que combattants et épouses soient jugés sur place et y purgent leur peine.
Mais avec la perspective d’un retrait américain, les zones kurdes pourraient être la cible d’une offensive turque ou revenir dans le giron du régime de Damas, laissant craindre une dispersion des jihadistes étrangers.
Dans un tel contexte, Paris n’exclut donc plus leur rapatriement et leur placement en détention en France pour contenir tout menace terroriste s’ils revenaient par leurs propres moyens.
« Ces personnes ont volontairement rejoint une organisation terroriste, qui combat au Levant, a commis des attentats en France et continue de nous menacer », a souligné la porte-parole.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a aussi relevé mardi que des jihadistes français détenus en Syrie seraient « libérés » après le retrait américain et voudraient revenir en France.
« Les Américains se désengagent de Syrie. Il y a actuellement des gens qui sont en prison et qui sont tenus parce que les Américains sont là et qui vont être libérés. Ils vont vouloir revenir en France », a déclaré le ministre sur BFMTV.
Selon M. Castaner, les Français qui pourraient être libérés à la faveur du retrait américain seront « immédiatement » remis à la justice s’ils reviennent en France.
En décembre, les États-Unis ont annoncé, à la surprise générale, le retrait prochain de leurs quelque 2.000 soldats actuellement déployés en Syrie pour combattre l’organisation jihadiste l’État islamique, faisant craindre une nouvelle déstabilisation dans la région.
« Ce sont des Français avant d’être des jihadistes. Certains sont déjà revenus, nous les mettons en prison, nous les connaissons. Ceux qui reviendront, s’ils devaient revenir, seront mis en prison », a assuré M. Castaner.
IM avec AFP
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