Plus d’un millier d’opposants à la construction d’une autoroute entre Toulouse et Castres, ont mené dimanche leur deuxième jour de mobilisation contre un projet jugé anti-écologique.
Devant un potager où s’affairent de jeunes militants, Victor Lebeau, diplômé de la prestigieuse école d’ingénieurs agronomes AgroParisTech, explique à une trentaine de personnes de tous âges comment planter des tomates ou des salades. « Ce jardin partagé est mis en place dans le cadre de la lutte contre l’A69. Nous voulons faire quelque chose à la façon des jardins ouvriers pour que les gens qui habitent dans le coin viennent s’en occuper », explique-t-il.
Pour cet ingénieur de 25 ans, « ça permet d’ancrer les gens du coin dans la lutte, qu’ils prennent conscience de la beauté du lieu aussi et qu’ils s’y attachent ». Le propriétaire du potager a donné son accord pour qu’il « dure plus longtemps » que ce week-end de mobilisation, baptisé « Sortie de route pour l’A69 », ajoute-t-il.
C’est ce même propriétaire, pas encore exproprié pour la construction de l’autoroute, qui a prêté le terrain grand comme dix terrains de foot où de nombreux militants ont campé lors de ce week-end de mobilisation.
L’A69 « nous verrouillent dans un développement carboné »
Samedi, une manifestation partant de ce campement pour atteindre la route nationale – que nombre d’opposants à l’A69 proposent d’aménager au lieu de construire l’autoroute – a rassemblé des milliers de personnes (8200 selon les organisateurs, 4500 selon la préfecture).
Mobilisation contre l’autoroute entre #Castres et #Toulouse : bataille de peaux de bananes entre manifestants, toujours sur la N126 #A69 pic.twitter.com/MwnFUBihri
— Manon Van Overbeck (@MVanOverbeck) April 22, 2023
Des autoroutes comme l’A69 « nous verrouillent dans un développement carboné » susceptible d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique, a déclaré lors du débat le climatologue Christophe Cassou.
Or, la seule façon de tenter de limiter la hausse des températures passe, entre autres, par un développement des transports en commun et des mobilités douces, ainsi que par une réduction des trajets en voiture, a ajouté ce directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
La préfecture a déclaré que les organisateurs s’étaient engagés à démonter le campement dès lundi. Interrogée par l’AFP, elle a précisé ne plus avoir « d’inquiétude » sur l’éventuelle création d’une ZAD (zone à défendre) après la fin de la mobilisation de ce week-end.
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