La justice allemande a obligé jeudi deux nouvelles villes, Cologne et Bonn, à bannir de leur centre les vieux diesels dès avril 2019, alors que les promesses du gouvernement pour assainir l’air tardent à se concrétiser. Cologne et Bonn rejoignent Stuttgart, Francfort et Berlin dans la liste des villes contraintes d’interdire les anciennes voitures au diesel des rues les plus polluées, après des requêtes d’une association environnementale. Hambourg a décidé de son propre chef au printemps d’expulser les vieux diesels de deux tronçons du centre-ville.
A Cologne, l’ensemble du centre-ville est concerné par les interdictions, tandis que Bonn doit bannir les plus vieux diesels de deux rues très polluées, selon le jugement du tribunal administratif local, contre lequel le gouvernement régional a annoncé faire appel. 65 villes allemandes dépassaient l’an dernier les normes européennes d’émission de dioxyde d’azote, soit 40 microgrammes de NO2 par mètre cube, un gaz associé à des troubles respiratoires et cardiovasculaires, selon l’Office allemand de l’Environnement.
Farouchement opposé aux impopulaires « Fahrverbote » (interdictions de circuler), le gouvernement peine à faire payer aux constructeurs les mises aux normes techniques de véhicules. Dans un projet de loi dévoilé à la presse quelques jours avant les récentes élections régionales en Hesse, la chancelière Angela Merkel promettait d’« empêcher partout » ces interdictions de circulation en court-circuitant les requêtes en justice.
En cas de dépassement « léger » des normes de pollution – entre 40 et 50 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube, ces mesures d’interdictions auraient été qualifiées de « disproportionnées ». Cette initiative, critiquée par l’opposition, les associations environnementales et les juristes, a été repoussée mercredi jusqu’à nouvel ordre, la coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates peinant à s’accorder sur le sujet.
Le gouvernement négocie également depuis plusieurs mois avec les constructeurs sur des mises aux normes des plus vieilles voitures diesel, alors que les des adaptations de logiciels des voitures concernées, moins coûteuses, se sont avérées insuffisantes. Un « plan diesel » présenté début octobre prévoit des « primes à l’échange » des voitures anciennes ainsi que des mises aux normes techniques des véhicules, par exemple en ajoutant un filtre à particules.
Malgré leurs réticences, Volkswagen et Daimler ont accepté de prendre en charge jusqu’à 3.000 euros, approchant du coût total des réparations, dans un petit nombre de villes particulièrement polluées, a déclaré le ministre des Transports, Andres Scheuer, à l’issue d’une nouvelle réunion avec les constructeurs à ce sujet jeudi. Les deux groupes avaient jusque là accepté de payer seulement 2.400 euros. BMW refuse toujours de participer financièrement à ces réparations avant 2020.
L’ensemble des constructeurs continue cependant de juger les « primes à l’échange » plus efficaces pour assainir l’air, tandis que M. Scheuer a prévenu que les solutions techniques pour la remise aux normes « n’allaient malheureusement pas être disponibles rapidement sur le marché ».
D.C avec AFP
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