La France a rendu hommage à l’une de ses plus jeunes résistantes durant la Seconde Guerre mondiale qui, à l’âge de 11 ans, cachait de fausses cartes d’identité sous ses poupées dans la maison familiale lors des perquisitions de l’armée allemande en Normandie.
Fille unique, Annette Lajon, qui s’est éteinte ce mercredi à l’âge de 91 ans, avait décidé de s’engager très tôt dans la résistance normande en 1942 aux côtés de son père et de sa mère.
Devoir de mémoire
« Le combat pour les valeurs de la France n’a pas d’âge : en 1942, Annette Lajon avait onze ans quand elle décida de résister contre les nazis en Normandie. Sa mort nous engage à reprendre son flambeau de transmission », a posté ce jeudi sur X (ex-Twitter) le président Emmanuel Macron.
« Entrée en résistance dès l’âge de 11 ans, cachant son matériel derrière ses poupées, Annette Lajon était devenue un témoin infatigable de la Résistance normande. Elle s’est éteinte à 91 ans. Son legs vivra. Nous continuerons à porter son œuvre de mémoire », a posté pour sa part le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
« Une parole malheureuse pouvait coûter la vie aux autres »
Fille unique, Annette Lajon avait décidé de suivre la voie de ses parents qui avaient refusé l’armistice de 1940 et s’étaient engagés dans la Résistance. N’ayant pas froid aux yeux, la fillette avait dit à ses parents : « Je sais que vous faites de la résistance, je veux en faire avec vous ! » « Malgré mon jeune âge, j’étais bien consciente qu’une parole malheureuse pouvait coûter la vie aux autres et à moi-même. Il fallait garder le secret absolu », avait-elle confié il y a quelques années aux journalistes.
Elle avait raconté la visite du chef de la Gestapo Richard Reinhardt dans l’Orne en février 1944, pour une « fouille en règle ». Ses parents fabriquaient, entre autres, de fausses cartes d’identité et cachaient des tampons, des armes, des pains de plastic et du matériel parachuté par les Anglais, tels ces éclate-pneus que la jeune fille allait placer sur les routes, une nuit sur deux avec sa mère afin de bloquer les convois allemands.
« Nous avons eu, à plusieurs reprises, beaucoup de chance, comme le jour de cette fouille. À l’entrée de la pièce, il y avait mes jouets et mes poupées au sol. En voyant cela, Reinhardt a fait signe à ses hommes de ne pas fouiller là, et pourtant, c’est dans cette pièce au-dessus du plafond, que se trouvait le matériel de fausses cartes d’identité… À mon âge, j’étais surtout un agent de liaison. Les Allemands ne se doutaient pas qu’une aussi jeune fille puisse faire de la résistance », avait-elle expliqué le sourire aux lèvres.
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