La nouvelle ministre des Solidarités, Aurore Bergé, a indiqué mardi qu’elle réfléchissait à mieux indemniser mais aussi à raccourcir le congé parental, à la fois trop peu utilisé et trop souvent à contre-coeur, selon elle, par des mères qui préféreraient travailler mais n’ont pas de solution de garde pour leur enfant.
« Pourquoi ne pas réfléchir ensemble à un congé parental plus court mais mieux indemnisé pour laisser un vrai choix aux familles ? », s’est interrogée la ministre dans une interview au quotidien régional Ouest France, où elle rappelle par ailleurs les efforts du gouvernement pour créer 200.000 nouvelles places en crèches d’ici 2030.
À peine rendue publique, la phrase de Mme Bergé sur le congé parental a suscité critiques et sarcasmes sur les réseaux sociaux, où beaucoup de commentateurs s’indignaient à l’idée que le congé – qui peut durer actuellement jusqu’à trois ans – soit raccourci.
Une telle mesure contribuerait au « massacre du système social », s’est ainsi indignée la députée écologiste Sandrine Rousseau sur Twitter. « Je n’apporte pas de réponse immédiate, mais il faut ouvrir ce débat de manière collective, avec les parents, tous ceux qui travaillent avec de jeunes enfants, et les associations familiales », a dit à l’AFP Aurore Bergé.
Double insatisfaction
La situation actuelle est « doublement insatisfaisante », selon elle : d’un côté, de nombreux parents renoncent à bénéficier d’un congé parental car il n’est indemnisé que 429 euros par mois, de l’autre côté certaines femmes « utilisent le congé parental faute d’une solution de garde, et donc elles s’éloignent du marché du travail alors qu’elles ne le souhaitaient pas. »
Parmi les voix critiques qui se sont exprimées, « certaines se disent féministes, mais en quoi cela serait favorable au droit des femmes d’être hors du marché de l’emploi pendant deux ans avec 400 euros par mois ? », s’est interrogée auprès de l’AFP la ministre, qui a succédé jeudi dernier à Jean-Christophe Combe.
Selon une étude publiée en 2021, moins de 1% des pères prennent un congé parental à temps plein après la naissance de leur enfant, alors qu’une réforme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux à 25%. Le taux de recours des pères au congé parental n’a presque pas augmenté avec cette réforme, passant de 0,5% à 0,8% pour un congé à plein temps, contre près de 14% pour les mères.
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