Le plus haut dignitaire chiite de, cheikh Issa Qassem, a quitté lundi Manama à destination de Londres pour subir un traitement médical à la suite de la détérioration de son état de santé, a annoncé son entourage. Déchu de sa nationalité en 2016, cheikh Isaa, un opposant, a bénéficié d’un passeport provisoire d’un an sur ordre du roi de Bahreïn, Hamad ben Isaa Al-Khalifa, selon la même source.
Dès vendredi, le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa, avait indiqué sur Twitter que le roi avait donné l’ordre de « faciliter le déplacement à l’étranger de cheikh Issa Qassem », afin d’y suivre « un traitement médical sur les conseils de ses médecins ».
Il a ajouté que le roi était prêt à « prendre en charge le coût de ce traitement », dans un geste en direction de la communauté chiite qui est majoritaire dans le royaume et qui demande des réformes politiques et une vraie monarchie constitutionnelle.
Dans un premier geste, la justice de Bahreïn avait acquitté le 21 juin le chef de l’opposition chiite, cheikh Ali Salmane, qui était poursuivi pour « intelligence » avec le Qatar. Le procureur général a toutefois fait appel de ce jugement et cheikh Salmane reste détenu depuis 2014 dans le cadre d’une autre affaire pour laquelle il a été condamné à quatre ans de prison.
Le plus haut dignitaire chiite, qui approche 80 ans, a vu sa santé décliner ces dernières années. Il avait été transféré fin janvier dans un hôpital de Bahreïn où il avait subi une opération. Cette importante figure de l’opposition à la monarchie sunnite était assigné de facto à résidence dans le village de Diraz, près de la capitale Manama, depuis un jugement de 2016 lui ayant retiré sa citoyenneté.
Cheikh Issa souffre d’hypertension, de diabète et de troubles cardiaques. Selon des militants, il avait déjà été opéré en décembre 2017. Il avait été condamné en mai 2017 à un an de prison avec sursis pour collecte illégale de fonds et blanchiment.
Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation animé par la majorité chiite, qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie sunnite.
Le chef spirituel des chiites à Bahreïn a été un des chefs de file de ces protestations. Les autorités nient toute discrimination envers les chiites et accusent régulièrement l’Iran de former des « cellules terroristes » et de « déstabiliser » Bahreïn, ce que Téhéran dément.
DC avec AFP
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