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Cinq choses à savoir sur Interpol

novembre 20, 2018 13:06, Last Updated: novembre 20, 2018 13:12
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L’organe de coopération policière Interpol, qui fait partie des plus grandes organisations internationales de la planète, permet aux polices de ses 194 pays membres de travailler ensemble dans la lutte contre la criminalité. Après la démission subite le 7 octobre du président Meng Hongwei, visé par des accusations de corruption en Chine, l’Assemblée générale de l’organisation réunie jusqu’à mercredi à Dubaï doit charger un nouveau président d’achever son mandat, qui prend fin en 2020.

Organisation créée en 1923, Interpol désigne tous les quatre ans un président dont le rôle est essentiellement honorifique. Ce dernier préside notamment les réunions annuelles de l’Assemblée générale, instance dirigeante suprême de l’organisation qui dicte la politique générale, les méthodes de travail et les orientations financières. Mais c’est bien le secrétaire général qui est chargé de diriger les opérations au jour le jour à Lyon, siège d’Interpol depuis 1989. L’actuel titulaire du poste est l’Allemand Jürgen Stock, élu pour cinq ans en novembre 2014.

Interpol est officiellement une organisation neutre qui respecte la souveraineté de chaque pays membre. Toute action est mise en oeuvre dans le cadre des lois existant dans les différents pays et son statut lui interdit « toute intervention dans des questions ou affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou racial ». Il a été toutefois déjà été reproché à Interpol d’être instrumentalisée par certains Etats utilisant ses canaux pour tenter de faire arrêter des opposants politiques hors de leurs frontières.

En 1998, les Etats de l’Union européenne ont créé Europol, organisation distincte née de la volonté des Etats européens de s’émanciper d’Interpol. L’organisation collabore toutefois régulièrement avec Interpol. Interpol ne constitue pas une force de police en tant que telle. L’organisation ne délivre pas de mandat d’arrêt et ne peut déclencher ni enquêtes ni poursuites, mais chaque pays membre peut demander la publication d’une notice rouge.  Cet avis de recherche international s’appuie sur un mandat d’arrêt national, dont les informations sont transmises à tous les autres membres. Les arrestations sont ensuite effectuées par les polices nationales.

Il existe huit catégories différentes de notices. Outre la plus importante, la rouge, il y a la notice bleue, utilisée pour obtenir des informations sur des individus suspects, ou la notice noire, concernant des informations sur des personnes décédées ou des cadavres à identifier.  Le site internet d’Interpol permet un accès immédiat aux fiches des personnes les plus recherchées au monde, mais seulement 30% des notices rouges font l’objet d’une communication au grand public. En 2015, quelque 67.000 notices ont été publiées, dont 11.500 rouges.

Il existe également depuis 2005 une notice spéciale nommée Interpol-Conseil de Sécurité des Nations unies, utilisée pour signaler des individus appartenant à des groupes radicaux tels qu’Al-Qaïda, Daesh ou encore les Talibans. Interpol agit également dans la formation et le perfectionnement des polices nationales, l’échange et l’analyse de données ou la collaboration frontalière. Selon des chiffres datant de 2013, la base de données d’Interpol sur les empreintes digitales contient plus de 184.000 enregistrements auxquels 172 pays ont contribué.

Suite à une attaque terroriste, Interpol peut aussi créer une cellule de crise et envoyer sur place des spécialistes pour apporter un soutien en matière d’enquête et d’analyse. Interpol est financé par ses 194 pays membres, qui participent en fonction de leur poids économique, mais reçoit également des donations de divers contributeurs.  Interpol disposait en 2017 d’un budget de 124,3 millions d’euros. Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs avec 10,5 millions d’euros, suivis par le Japon, l’Allemagne et la France.

En 2017, Interpol regroupait environ 800 fonctionnaires d’une centaine de nationalités différentes en plus de nombreux contractuels, employés au siège ou dans l’un des sept bureaux régionaux. Beaucoup de fonctionnaires sont mis à la disposition d’Interpol par leur gouvernement. Curiosité: l’organisation compte en son sein de nombreux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques. L’AG de Dubaï a validé l’adhésion de deux nouveaux pays, Kiribati et Vanuatu, tout en rejetant celle du Kosovo, portant ainsi le nombre de ses membres à 194.

D.C avec AFP

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