Le 2 novembre, la filière Beauté dans son ensemble – fabricants de cosmétiques, coiffeurs, professionnels de l’esthétique – a demandé la réouverture « la plus rapide possible » des points de vente et des instituts.
Les professionnels de l’esthétique et des cosmétiques, dont les instituts et parfumeries sont fermés car considérés comme « non essentiels », réclament au gouvernement de pouvoir rouvrir d’ici quinze jours, dénonçant les dégâts économiques et sociaux pour une filière beauté « qui n’a plus de débouchés ».
Mardi, des membres du cabinet de la ministre du Travail Élisabeth Borne ont reçu des représentants de la Confédération nationale de l’esthétique parfumerie (Cnep), qui regroupe plusieurs syndicats – professionnels de la beauté et du bien-être, métiers des ongles, des cils et du maquillage, bronzage en cabine – soit plus de 65 000 salariés.
« Nous avons demandé à travailler sur une réouverture le 13 novembre », soit la date fixée par le président Emmanuel Macron pour « réévaluer » la situation des commerces fermés depuis le début du reconfinement, a indiqué Régine Ferrere, présidente de la Cnep.
Un autre représentant du secteur, la Cnaib (Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et spa), a précisé qu’il s’entretiendrait « dans les prochains jours » avec le ministre délégué aux PME Alain Griset, également pour demander l’autorisation de rouvrir. L’Hexagone compte 62 000 instituts de beauté et de bien-être, de spas ou de lieux dédiés au bronzage en cabine, ainsi que 2500 parfumeries.
Aucune contamination, aucun cluster
« On parle beaucoup des coiffeurs, mais on oublie les instituts de beauté et les parfumeries ! Nous n’avons eu aucune contamination, aucun cluster, et à l’issue du confinement nous avons mis en place dans les instituts une norme Afnor spécifique, on est presque des salles blanches tellement les règles sanitaires sont strictes », déplore Mme Ferrere.
Elle dénonce aussi le fait qu’« Emmanuel Macron veut que les usines restent ouvertes, mais où vont être vendus les produits fabriqués ? Il n’y a plus de débouchés ». « C’est une injustice totale qu’on soit fermés, novembre est un mois fort et ce n’est pas en vendant des produits de beauté en ligne qu’on va se rattraper », a également réagi auprès de l’AFO Édouard Falguières, directeur du développement international des instituts Guinot et Marie Cohr.
« Nos adhérents ont perdu 100% de leur chiffre d’affaires pendant la durée du premier confinement. Et selon un sondage effectué en septembre, nos instituts accusent une baisse de leur chiffre d’affaires de 20 à 25% par rapport aux années précédentes », a pour sa part détaillé Monique Amoros, co-présidente de la Cnaib.
Ces commerces de proximité sont « essentiels au lien social et au bien-être des Français », jugent la Fédération des entreprises de la beauté (Febea), la Fédération de la parfumerie sélective, le Syndicat des fournisseurs pour coiffeurs ou encore le Syndicat des produits de beauté. Ils soulignent que ces points de vente « réalisent a minima le tiers de leur chiffre d’affaires avant Noël ».
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