Des ONG internationales de médecins ont alerté mardi sur la situation sanitaire dans la bande de Gaza, pilonnée par l’armée israélienne depuis l’attaque du Hamas samedi, réclamant un couloir humanitaire pour appuyer la réponse médicale et le respect du droit humanitaire.
« La situation est catastrophique (…) Je ne pense pas que quiconque soit en sécurité à Gaza », a déploré Sarah Chateau, responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières. Sur place depuis plus de 20 ans, MSF compte 300 employés palestiniens et 20 internationaux. « On a transféré une partie de nos équipes dans un bâtiment des Nations unies. Les bombardements étaient tellement massifs que les risques étaient trop gros », a-t-elle ajouté.
L’armée israélienne bombarde depuis samedi la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007, en riposte à une offensive d’une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre l’État israélien. En quatre jours, la guerre a déjà fait des milliers de morts.
Israël, qui a annoncé l’évacuation des zones frontalières, a imposé un « siège total » à la bande de Gaza et ordonné la « coupure immédiate » de l’approvisionnement en eau de l’enclave palestinienne, après les suspensions des livraisons d’électricité et de nourriture. Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 ce petit territoire, menace de son côté d’exécuter des otages enlevés en Israël, environ 150 personnes dont des enfants, des femmes, ainsi que des jeunes capturés alors qu’ils participaient à un festival de musique.
Besoin d’un couloir humanitaire
« Avec l’état de siège total, jusqu’à quand nos équipes vont-elles pouvoir tenir ? On a besoin d’un couloir humanitaire pour appuyer la réponse médicale, amener du matériel, remplacer les équipes sur place », a réclamé Mme Chateau.
L’ONG Médecins du Monde, qui compte une trentaine d’effectifs en Cisjordanie et une vingtaine à Gaza, a également alerté. « Le transport des malades est réduit avec le blocus, l’intensité des bombardements. Notre équipe joue sa survie, c’est très difficile pour eux de pouvoir assurer leur travail », a affirmé le médecin Jean-François Corty, vice-président de l’ONG, rappelant que « 80% de la population est dépendante de l’aide humanitaire ». « Il faut faire en sorte que le droit humanitaire international soit respecté, faire entrer des médicaments et que les civils soient épargnés », a ajouté M. Corty.
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