Donald Trump évoque de prendre le contrôle de Gaza et de relocaliser la population, lors de sa rencontre avec le roi Abdallah de Jordanie

Le roi de Jordanie a proposé d'accueillir 2000 enfants très vulnérables de Gaza, mais ne s'est pas engagé à participer à l'effort de relocalisation plus large proposé par Donald Trump

Par Emel Akan & Ryan Morgan
13 février 2025 03:21 Mis à jour: 13 février 2025 03:22

WASHINGTON – Alors qu’il accueillait le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison-Blanche le 11 février, le président Donald Trump a affirmé que les États-Unis avaient le pouvoir de prendre le contrôle de la bande de Gaza et qu’ils n’auraient pas besoin de l’argent des contribuables pour l’obtenir.

« Nous n’achèterons rien. Nous allons simplement l’obtenir. Nous allons garder [la terre] et nous allons nous assurer qu’il y ait la paix », a déclaré Donald Trump, aux côtés du roi jordanien, s’adressant aux journalistes à la Maison-Blanche le 11 février.

Donald Trump a proposé que les États-Unis puissent reconstruire les zones ravagées par le conflit et mener une croissance économique majeure. En même temps, il a appelé à la relocalisation de la population civile actuelle de Gaza vers un autre endroit et a affirmé qu’elle ne se verrait pas garantir le droit de revenir un jour sur le territoire.

On ignore encore où la population de Gaza sera relogée dans le cadre du plan de reconstruction de Donald Trump. Le président américain a suggéré que l’Égypte ou la Jordanie accueillent la plupart des Palestiniens à reloger, mais les deux pays ont rejeté cette idée.

Lors d’une allocution prononcée à la Maison-Blanche le 10 février, Donald Trump a déclaré qu’il pourrait suspendre l’aide à l’Égypte et à la Jordanie si ces pays refusaient d’accueillir les résidents de la bande de Gaza.

En 2023, les États-Unis ont versé environ 1,7 milliard de dollars (1,64 milliard d’euros) à la Jordanie, dont 75 % sous forme d’aide économique et 25 % en appui aux forces armées. La Jordanie se classe au troisième rang des bénéficiaires de l’aide américaine, derrière l’Ukraine et Israël.

L’Égypte, quatrième bénéficiaire de l’aide américaine, a perçu plus de 1,5 milliard de dollars (1,44 milliard d’euros) en financements publics, dont 81 % ont été alloués à l’aide militaire.

Le roi Abdullah, assis à côté de Donald Trump lors de la rencontre avec les médias à la Maison-Blanche le 11 février, n’a pas pris d’engagement concernant la proposition de relocalisation plus large du président américain. Il a cependant annoncé que son pays accepterait de recevoir certains enfants très vulnérables de la bande de Gaza.

« Nous allons avoir des discussions intéressantes aujourd’hui. Je pense que l’une des premières choses que nous pouvons faire est d’accueillir 2000 enfants atteints de cancer ou très malades », a déclaré M. Abdullah à la presse.

Le roi de Jordanie a déclaré qu’il attendait une nouvelle proposition de l’Égypte concernant la population de Gaza.

Donald Trump a annoncé qu’il rencontrerait aussi le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, bien qu’aucune rencontre n’ait encore été planifiée.

On ignore encore comment la population de Gaza serait convaincue ou incitée à quitter. Forcer ou contraindre des personnes à quitter leur territoire déchiré par la guerre pourrait s’opposer aux règles du droit international.

Lorsqu’on lui a demandé, lors de la réunion du 11 février, ce qu’il adviendrait des Palestiniens qui refuseraient de quitter Gaza, Donald Trump a répondu : « Ils seront très heureux. »

Selon le président américain, la seule raison pour laquelle les Palestiniens souhaitent rester dans la bande de Gaza est qu’ils n’ont jamais eu d’alternative.

« Lorsqu’ils auront une alternative, personne ne voudra rester là où ils sont. Personne ne veut rester là. Ils vivent l’enfer », a déclaré Donald Trump.

L’Égypte, la Jordanie et d’autres pays arabes ayant examiné la proposition de M. Trump ont réitéré leur engagement en faveur d’une solution à deux États pour le peuple palestinien. Ils ont également appelé à une reconstruction de Gaza « qui garantisse que les Palestiniens restent sur leur terre ».

Dans une déclaration publiée sur la plateforme de médias sociaux X après une réunion à huis clos avec le président Trump, le roi Abdullah a affirmé avoir fait savoir au président américain que lui-même et d’autres chefs d’État arabes demeurent opposés au déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza ou de la Cisjordanie.

« Parvenir à une paix juste fondée sur la solution à deux États est le moyen de garantir la stabilité régionale. Cela exige le leadership des États-Unis », a écrit M. Abdullah.

Le dirigeant jordanien a reconnu que Donald Trump avait joué un rôle clé dans l’établissement du cessez-le-feu en cours à Gaza. Il a plaidé pour une participation continue des États-Unis et d’autres pays dans la préservation du cadre de paix.

Le 10 février, le groupe terroriste Hamas a déclaré qu’il reportait son projet de libérer d’autres otages israéliens, accusant Israël de violer le cessez-le-feu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a menacé de mettre fin au cessez-le-feu si le Hamas ne rendait pas les otages d’ici au 15 février.

M. Netanyahu a émis cet avertissement après que Donald Trump a suggéré, le 10 février, qu’Israël devrait envisager de mettre fin au cessez-le-feu si le Hamas ne libérait pas tous les otages restants d’ici le 15 février.

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