Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a dévoilé mardi les détails de sa réforme du statut des agents pénitentiaires annoncée en février, qui vise à améliorer « l’attractivité » de la troisième force de sécurité du pays, qui souffre d’une crise du recrutement.
La réforme, qualifiée d’ « historique » par le garde des Sceaux, vise à rendre plus « attractifs » les métiers de la pénitentiaire, alors que 15.000 nouvelles places de prison ont été annoncées d’ici à 2027, nécessitant un important recrutement.
« Une réelle reconnaissance des personnels pénitentiaires »
De son côté, le syndicat FO Pénitentiaire, premier de la profession, a salué dans un communiqué cette réforme qui mettait « sur la table une réelle reconnaissance des personnels pénitentiaires ».
D’un point de vue statutaire, le corps des surveillants pénitentiaires passe en catégorie B (de la fonction publique) et celui des officiers en catégorie A, ce qui implique notamment une grille de salaire revalorisée.
Cette évolution permet également un avancement de carrière dû à l’ancienneté plus rapide, avec un passage du premier au troisième grade en neuf ans, contre treize aujourd’hui, a détaillé le ministre, en marge d’un déplacement à Valence. La mesure concerne 28.000 des quelque 40.000 agents pénitentiaires.
Par ailleurs, une augmentation salariale de 216 euros par mois en moyenne par rapport au 1er janvier 2022 sera accordée aux surveillants du premier grade. La prime d’indemnisation pour charges pénitentiaires sera doublée, pour passer de 1869 euros annuel actuellement à 3835 euros en 2026.
Des agents contractuels pour « seconder »
En janvier 2019, l’évolution statutaire avait été refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet au motif qu’elle « aurait pour effet d’interdire le recrutement (comme surveillants) de personnes n’ayant pas le baccalauréat », diplôme indispensable pour être candidat à un poste de catégorie B. Environ un tiers des surveillants de prison actuels n’ont pas ce diplôme, selon le ministère.
La loi pour la réforme de la justice, votée le 18 juillet, va également permettre de recruter des agents contractuels en catégorie C pour « seconder » les titulaires et pallier un éventuel manque de personnel pénitentiaire dû au changement statutaire.
« Ces contractuels feront des tâches différentes des agents pénitentiaires, vont les aider au quotidien, ce qui permettra aussi aux agents de se concentrer sur leur métier », assure l’entourage du ministre de la Justice.
Les contractuels auront également la possibilité de passer un concours interne pour devenir agent pénitentiaire. La réforme entrera en vigueur début 2024.
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