Élisabeth Borne entend « renouer le dialogue » avec les syndicats « dès le début du mois de mai », promettant de « transcrire fidèlement dans la loi » tout accord entre eux et le patronat, mais côté syndical, certains préviennent que l’apaisement « n’est pas pour tout de suite ».
« Mon objectif, c’est bien de renouer le dialogue », a déclaré jeudi la Première ministre sur France 2. Soulignant que le dialogue « non officiel » a continué, elle a dit vouloir reprendre au niveau officiel « des discussions avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai ».
« Les organisations syndicales ne souhaitaient pas qu’on reprenne les discussions officielles avant la manifestation prévue lundi prochain », le 1er mai. « Mais je pense qu’on va très vite se revoir, sans doute davantage en bilatérale », a-t-elle plus tard précisé lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Tout en se défendant de « faire la météo de la contestation » sociale, elle a souligné qu’« il y a un certain nombre d’organisations syndicales qui considèrent que quand un texte a été voté, qu’une loi a été promulguée, à un moment donné, elle s’applique ».
#100Jours : « Il faut retirer cette réforme pour retrouver une sérénité, et parler des vrais sujets comme les salaires. Il n’y aura pas de retour à la normale si la réforme n’est pas retirée »
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, invitée de @amandine_begot dans #RTLMatin pic.twitter.com/Sd2SOyuEP9
— RTL France (@RTLFrance) April 27, 2023
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« 100 jours n’y suffiront pas »
Mais du côté de la CGT, la secrétaire générale Sophie Binet a prévenu jeudi sur RTL que les syndicats « n’iront pas parler de mesures régressives », affirmant à nouveau qu’il n’y « aura pas de retour à la normale » si la réforme des retraites « n’est pas retirée ». « Si c’est pour parler augmentation des salaires immédiate, c’est une proposition qu’on examinera. Mais pour l’instant, c’est pas du tout les propositions de la Première ministre, qui nous demande de parler de sujets clivants », a-t-elle ajouté, citant notamment « la mise sous conditionnalité du RSA ».
L’apaisement n’est « pas pour tout de suite », « 100 jours n’y suffiront pas », a renchéri le numéro un de FO Frédéric Souillot sur Radio J. « Avant qu’on nous reçoive, (il faut) qu’on ait des garanties », a-t-il déclaré.
Séniors sur le marché du travail
Pour Mme Borne, « c’est très important qu’on change de regard sur les seniors, qu’on facilite les parcours professionnels, les fins de carrière », « des sujets dont je souhaite que les organisations syndicales et patronales puissent se réemparer », a déclaré la Première ministre, alors que le Conseil constitutionnel a invalidé certaines dispositions de la réforme des retraites sur ces thèmes.
« Avec le président de la République on a déjà vu les organisations patronales. On leur a dit que c’étaient des sujets importants sur lesquels on souhaite avoir des négociations », et « dès qu’il y aura un accord, on le transcrira fidèlement dans la loi », a ajouté Mme Borne.
? ? « Je suis consciente de l’effort que cela représente pour beaucoup de Français » à propos de la réforme des retraites.@Elisabeth_Borne, Première ministre répond aux questions de @ThomasSotto dans #Les4V au lendemain de la présentation de sa feuille de route. pic.twitter.com/gL5LfrNN7A
— Telematin (@telematin) April 27, 2023
En présentant sa feuille de route gouvernementale, mercredi, la Première ministre a dit souhaiter bâtir avec les partenaires sociaux un « agenda social » pour un « nouveau pacte de la vie au travail ». « Il va y avoir un texte de loi qui permettra d’embarquer les mesures législatives qui découleraient des accords trouvés entre les partenaires sociaux, plutôt au début de l’année 2024 », a-t-elle indiqué devant l’Ajis.
Accompagnement intensif pour les bénéficiaires du RSA
Par ailleurs, s’agissant des bénéficiaires du RSA, la Première ministre a confirmé sur France 2 l’engagement présidentiel d’un accompagnement intensif de 15 à 20 heures hebdomadaires d’insertion, sur le modèle du Contrat engagement jeune (CEJ).
« Il ne s’agit pas de les faire travailler sans les payer, il s’agit de leur permettre de découvrir des métiers, de se former. C’est ça les 15 à 20 heures d’activité dont on parle », a précisé Mme Borne, tout en ménageant une exception pour les femmes qui ont « un problème de garde d’enfants ». « Un tiers des bénéficiaires du RSA sont des femmes seules avec enfant », a-t-elle rappelé.
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