Un soupirant « transi » qui tue après avoir été éconduit : 32 ans plus tard, la justice française pense avoir mis la main sur le meurtrier d’une jeune femme disparue en 1986 près de Toulouse, dans le sud-ouest.
Un quinquagénaire a été arrêté et mis en examen pour « homicide volontaire » à la suite de la dénonciation d’une amie de la victime dont la disparition, à l’âge de 24 ans, n’avait jamais été élucidée, a révélé vendredi le procureur de la ville, Dominique Alzeari. Le suspect arrêté dans les Alpes, à l’autre bout du pays, a « reconnu son implication directe dans les faits » au cours de sa garde à vue, a assuré le magistrat.
Éconduit, l’homme, alors âgé de 23 ans, a basculé dans une violence meurtrière, a expliqué le procureur devant la presse. La victime, Martine Escadeillas, qui avait disparu le 8 décembre 1986, aurait tenté de fuir en dévalant la cage d’escalier de son immeuble sous les coups de son agresseur, avant de succomber. Son corps n’a jamais été retrouvé.
L’homme, pour sa part, « a allégué une confusion totale sur ce qu’il a fait » du corps, disant ignorer « s’il l’a fait disparaître ou pas », a expliqué le procureur. Ses aveux coïncident avec les éléments recueillis sur la scène du crime, du sang découvert dans la cage d’escalier et dans la cave, qui orientait l’enquête vers le meurtre.
Classée par le passé à deux reprises, en décembre 1989 et en 2008, l’affaire a été relancée grâce à une lettre adressée en janvier 2016 par une amie de la victime au parquet de Toulouse, faisant peser les soupçons sur le suspect arrêté. Forts de cette lettre, les enquêteurs ont repris toutes les pistes avec l’aide d’un logiciel d’analyse criminelle et celle de comportementalistes, « les profilers » des séries américaines.
De nombreuses pistes avaient été suivies et abandonnées et un homme avait été mis en examen – une mesure finalement sans suite – après une émission de télévision. Les réouvertures régulières d’une information à chaque nouvel élément ont permis de suspendre la prescription et d’empêcher que l’affaire ne soit enterrée.
D.C avec AFP
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