Escroquerie à la CAF : quatre personnes soupçonnées d’avoir détourné 1,7 million d’euros arrêtées en Roumanie

10 mai 2019 14:51 Mis à jour: 10 mai 2019 14:51

Les suspects avaient mis en place un système redoutablement efficace qui leur permettait de percevoir indûment des ressources de la part des organismes sociaux.

Deux hommes et deux femmes soupçonnés d’être à la tête d’un réseau ayant escroqué la Caisse d’allocation familiales (CAF) de Valenciennes et le Réseau des indépendants (RSI) du Nord ont été arrêtés à la mi-avril dans la ville de Murgeni, située dans la région de Vaslui, en Roumanie.

Âgés de 32 à 40 ans, ces deux individus et leur compagne seraient les têtes pensantes d’un clan ayant monté 1200 dossiers d’indemnisation frauduleux qui leur ont permis de toucher indûment 1,7 million d’euros auprès de la CAF et du RSI. La justice a déjà saisi neuf biens immobiliers achetés en Roumanie avec le produit de cette vaste escroquerie.

Une méthode bien rodée

D’une redoutable efficacité, le système imaginé par les quatre suspects consistait à monter des dossiers d’auto-entrepreneurs concernant des jeunes femmes qui déclaraient une activité en lien avec la récupération de ferraille. Peu de temps après la validation de leur dossier, ces jeunes femmes se déclaraient enceintes afin de toucher des indemnités de la part de la CAF.

« Les dossiers étaient présentés dans les bureaux par des mules, c’est-à-dire des jeunes femmes payées quelques euros. Au début, les aigrefins ont utilisé de vraies identités. Puis, ils ont créé de faux dossiers de toutes pièces avec de fausses cartes d’identité roumaines et de faux certificats de naissance roumains, montant des dossiers sur la base d’identités totalement fictives », écrit Le Parisien – qui s’appuie sur une source proche de l’affaire.

Chargées de l’enquête fin 2016, la Police judiciaire de Lille (PJ) et la Police aux frontières (PAF) de Valenciennes ont identifié une partie des malfaiteurs présumés avant de les retrouver à Strasbourg (Bas-Rhin) et à Forbach (Moselle) où ils avaient appliqué la même méthode, percevant près de 77 000 euros auprès des organismes locaux.

Selon Le Parisien, les enquêteurs les soupçonnent d’avoir eu recours à une méthode identique en Allemagne.

Le quotidien précise que deux des trois suspects retrouvés dans le Grand Est ont été appréhendés au mois d’octobre dernier à leur domicile. Le troisième a été extrait du pénitencier où il était incarcéré pour une affaire d’agression sexuelle sur la personne d’un enfant. Âgés de 27 ans, ils ont reconnu les faits qui leur étaient reprochés avant d’être mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et écroués.

Quant aux quatre individus soupçonnés d’être à la tête du réseau, ils ont été incarcérés à la prison roumaine de Lasi le mois dernier. Ils attendent désormais d’être transférés devant le juge français en charge du dossier.

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