Près de 1.600 kilomètres en 54 jours, en solo et sans assistance: un Américain est le premier à avoir accompli cet exploit de traverser dans ces conditions extrêmes les terres glacées de l’Antarctique.
« Je suis parvenu à mon objectif: devenir la première personne de l’histoire à traverser le continent Antarctique d’une côte à l’autre, en solo, sans assistance et sans aide », a écrit Colin O’Brady, un ancien triathlète professionnel de 33 ans, sur son compte Instagram. Pour ajouter un exploit à ce qui en était déjà un, il a parcouru les 125 derniers kilomètres d’une traite. Après trente-deux heures, sans dormir, il est arrivé mercredi à destination.
C’est en prenant son petit-déjeuner de Noël qu’il s’est lancé cet ultime défi. « Alors que je faisais bouillir mon eau pour mon porridge, une question quasi impossible s’est posée: est-ce que je pourrais pousser d’un seul coup jusqu’à la fin? », a-t-il raconté sur Instagram. « Au moment où j’ai lacé mes chaussures, ce plan impossible était devenu un but bien concret », a-t-il ajouté.
Pendant toute son aventure, qui l’a fait traverser l’Antarctique du nord au sud, il était traqué par GPS et les détails de son aventure ont été publiés chaque jour sur son site, colinobrady.com. Équipé de skis de fond, il a tiré sa pulka, une sorte de traîneau transportant toutes ses provisions et son matériel, qui pesait tout compris 180 kilos.
Il a pris le départ du campement de Union Glacier le 3 novembre en compagnie de Louis Rudd, un militaire britannique de 49 ans. Les deux hommes, qui tentaient chacun d’être le premier à accomplir ce périple en solo et sans assistance, ont ensuite cheminé séparément. Si l’Anglais a un temps fait la course en tête, c’est finalement l’Américain qui a franchi la ligne d’arrivée en premier.
Passé par le pôle Sud le 12 décembre, Colin O’Brady a fini son périple mercredi sur la barrière de Ross, au bord de l’océan Pacifique. Louis Rudd se trouve un jour ou deux derrière lui. « Même si les dernières 32 heures ont été certaines des plus exigeantes heures de ma vie, elles ont en toute honnêteté été certains des meilleurs moments que j’aie jamais vécus », a relevé l’Américain.
Gravement brûlé, sur un quart de la surface de son corps, dans un accident en Thaïlande en 2008, les médecins lui avaient alors dit qu’il pourrait ne plus jamais remarcher normalement, raconte la biographie de son site. « J’étais dans un profond état second, à la fois concentré sur l’objectif final tout en laissant mon esprit revenir sur les considérables enseignements de ce voyage », a-t-il ajouté. « Je délire un peu en écrivant ça parce que je n’ai pas encore dormi ».
Le New York Times a qualifié son exploit d’« un des plus remarquables dans l’histoire polaire », à comparer à la « course pour le pôle Sud » qui a opposé le Norvégien Roald Amundsen au Britannique Robert Falcon en 1911. Né à Portland, dans l’Oregon (nord-ouest des Etats-Unis), Colin O’Brady a fait des études d’économie à la prestigieuse université de Yale, où il faisait partie de l’équipe de natation, selon son site internet.
En 1996-1997, l’explorateur norvégien Borge Ousland avait été le premier à traverser le continent blanc en solo, mais il avait été aidé par un « parafoil » (un cerf-volant ressemblant à un parapente). D’autres aventuriers ont eux été ravitaillés en cours de route. Le lieutenant-colonel britannique Henry Worsley a trouvé la mort en 2016 en essayant de traverser l’Antarctique seul et sans assistance. D’autres ont fait demi-tour.
Colin O’Brady n’en est pas à son premier record. En 2016, il avait escaladé les sommets les plus élevés des sept continents, dont l’Everest, en 132 jours, ce qui a fait de lui le plus rapide « grimpeur des sept sommets ».
D.C avec AFP
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