Didier Montet, chercheur et expert en sûreté des aliments et en gestion de crise sanitaire, était parmi les signataires de la tribune signée par près de 300 professionnels de la santé en France et publiée le 27 septembre par Mediapart. Il a été interviewé par France 3 le mercredi 14 octobre.
Près de 300 scientifiques, universitaires et professionnels de la santé ont signé la tribune : « Il est urgent de changer de stratégie sanitaire face à la Covid-19 », dans laquelle ils ont dénoncé des mesures gouvernementales qu’ils qualifiaient de « disproportionnées », et qui n’auraient d’autre
La tribune, qui devait initialement paraître dans le Journal du dimanche mais qui a été censurée au dernier moment et sans explications, a finalement été publiée sur Mediapart. Selon les signataires, les interprétations des données statistiques sont « erronées » et les mesures appliquées, « disproportionnées« .
L’un des signataires, chercheur au Cirad de Montpellier, Didier Montet, a alerté sur France 3 sur la stratégie sanitaire menée par le gouvernement depuis le début de la pandémie.
J’ai interrogé un chercheur, signataire de la tribune « il est urgent de changer de stratégie sanitaire face au Covid-19 » pour France 3. A lire ici : https://t.co/0rK8yB0oDk
— Camille Nowak (@NowakCam) October 17, 2020
« On ne sait pas interpréter les chiffres en France et surtout, il y a énormément de flous dans la méthode de calculs qui est utilisée par le gouvernement. Il manque par exemple systématiquement, pour les tests PCR, les types d’appareils, les modes opératoires utilisés et les écarts types qui sont pourtant obligatoires pour toutes les publications scientifiques concernant des analyses. Forcément, il y a un problème de calcul choisi volontairement pour faire peur aux citoyens », a-t-il poursuivi, « et on sait que la peur ça tue. »
#COVID19 | État des lieux de la situation sanitaire au 12 octobre 2020
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) October 12, 2020
Selon Didier Montet, plus on fait des tests PCR, plus on a des cas positifs. Ce qui est tout à fait logique. Le résultat de tests positifs est donc en corrélation avec le nombre des tests effectués, et non pas avec la réalité. Selon lui, la maladie serait beaucoup moins dangereuse que ce qu’elle était, car « la probabilité d’en mourir est très faible » aujourd’hui.
Pour Didier Montet, les différentes mesures annoncées sont disproportionnées par rapport à la réalité sur le terrain. « Si on prend l’exemple de la Lozère, on a enregistré 6 décès depuis le début de l’épidémie et 10 hospitalisations en cours. C’est un chiffre très faible par rapport aux mesures qui sont prises, tel que le port du masque obligatoire sur les marchés et les foires », a-t-il expliqué.
Quant à la saturation des hôpitaux, il précise : « Dans les grandes villes, on est à 30 % de saturation parce que tous les lits de réanimation sont dans les grands CHU. Mais finalement, si on répartissait les malades, on n’aurait pas le même constat. On divulgue une peur qui n’est pas justifiée. »
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Ces spécialistes ont dénoncé également le verrouillage intentionnel de la communication par le gouvernement : « Pendant le confinement, on a reçu une instruction qui était de ne rien publier sur les recherches qui étaient menées autour de ce virus. En tant que chercheur Cirad, c’est la première fois de ma vie que je reçois un ordre de ne pas publier », révèle Didier Montet.
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