Le Parlement grec a adopté mardi soir un projet de budget pour 2019 tablant sur une croissance de 2,5%, le premier depuis la sortie de la Grèce de la stricte tutelle de ses créanciers.
Ce vote est intervenu sur fond de fortes tensions entre le parti de gauche Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras et le principal parti d’opposition, Nouvelle-Démocratie (droite), mené par Kyriakos Mitsotakis, alors que la Grèce entre dans une année électorale, le mandat du Premier ministre prenant fin en septembre 2019 après quatre ans au pouvoir.
A l’issue du débat à l’Assemblée, 154 députés (sur un total de 300) appartenant principalement à la coalition gouvernementale entre Syriza et le petit parti souverainiste des Grecs Indépendants (Anel) ont voté en faveur de ce texte.
Le budget 2019 est le premier depuis la sortie du pays en août de la tutelle stricte de ses créanciers et la fin des programmes d’ajustement de son économie, caractérisés par une stricte rigueur.
« Aujourd’hui nous votons le premier budget de l’ère post ‘memoranda‘ (mesures de rigueur), un budget d’expansion budgétaire après huit ans d’austérité, notre propre budget« , s’est félicité Alexis Tsipras en faisant allusion aux budgets des années précédentes, dictés par les créanciers du pays.
Kyriakos Mitsotakis a rétorqué que son parti « vote non seulement contre les prévisions budgétaires mais contre le gouvernement« . « Un gouvernement des mensonges, de tromperie, d’arrogance et de cynisme (…) un gouvernement des scandales, un gouvernement des politiques sévères de rigueur« , a-t-il dit.
Le budget 2019 table sur une croissance de 2,5% en 2019 contre 2,1% en 2018. La Grèce a renoué avec la croissance en 2017 (1,5%) après neuf ans de récession inédite due à la crise de la dette et l’austérité stricte, imposée par ses créanciers, l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).
La dette publique a grimpé en 2018 à 335 milliards d’euros (180,4% du PIB contre 176,1% l’année précédente), mais une baisse est prévue en 2019, à 167,8%. L’explosion de la dette est surtout due aux trois prêts successifs dont la Grèce a bénéficié, au total 243,6 milliards d’euros empruntés auprès de ses partenaires européens depuis l’éclosion de la crise en 2010.
Au vu des performances budgétaires de la Grèce ces dernières années, la zone euro a récemment donné son feu vert à Athènes pour renoncer à une énième coupe dans les retraites initialement prévue. « Après l’amélioration des chiffres macroéconomiques, la politique des finances publiques s’oriente graduellement vers le renforcement des revenus des ménages, le soutien de la croissance, la réduction des déficits chroniques de la protection sociale et les mesures pour parer au chômage des jeunes« , souligne le rapport du budget.
Toutefois, la Grèce s’est engagée auprès de ses créanciers à continuer à réaliser un excédent budgétaire de 3,5% du PIB d’ici 2022.
HS avec AFP
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