Des dizaines de milliers de pèlerins ont afflué samedi dans un grand temple hindou du sud de l’Inde à l’occasion de sa réouverture, en l’absence de femmes pourtant autorisées par la Cour suprême à y pénétrer, ont affirmé des responsables. La Cour suprême indienne a révoqué en septembre l’interdiction ancienne faite aux femmes en âge d’avoir leurs règles, soit entre 10 et 50 ans, d’entrer dans le temple hindou de Sabarimala, dans l’État du Kérala. Depuis, le temple est l’objet d’une confrontation entre défenseurs des droits des femmes et extrémistes hindous.
Des militants hindous se sont pour leur part mis en grève, fermant des magasins et coupant la circulation, pour protester contre les mesures de sécurité draconiennes mises en place pour permettre l’accès du temple aux femmes. « Les chefs de la communauté hindoue ont appelé à la grève et nous la soutenons », a déclaré P.S Sreedharan Pillai à l’AFP, le président local du parti nationaliste hindou, le BJP du Premier ministre Narendra Modi. « La police impose des restrictions aux fidèles qui veulent aller là-bas et prier », a-t-il justifié.
Plus de 3.400 policiers, dont beaucoup en tenues anti-émeutes, ont été déployés sur les routes d’accès au temple, selon des sources officielles. La dernière fois que des femmes avaient tenté de s’y rendre en application de l’arrêt de la Cour, des heurts avaient éclaté. Pour les défenseurs des droits, l’interdiction de Sabarimala aux femmes relève d’une croyance archaïque et patriarcale selon laquelle les femmes réglées seraient impures.
Parmi plusieurs centaines de milliers de personnes s’étant enregistrées pour visiter le site, qui a ouvert ses portes vendredi soir à la veille du début d’un festival hindou qui dure jusqu’à la mi-janvier, 700 femmes se sont inscrites. Mais elles ne semblent pas avoir tenté à ce stade d’aller sur place alors qu’une nouvelle audience doit se tenir devant la Cour suprême, vraisemblablement lundi, à la demande du comité gérant le temple.
Il compte demander à la Cour davantage de temps pour permettre aux femmes d’y accéder, arguant d’un manque d’infrastructures à la suite d’inondations en août, a expliqué un porte-parole à l’AFP. Vendredi soir, la police a interpellé une femme, K.P. Sasikala, qui cherchait à outrepasser l’interdiction de passer la nuit sur le site, selon Pramod Kumar, un porte-parole de la police. Les extrémistes hindous ne s’opposaient pas à sa venue au temple, cette dernière étant âgée de plus de 50 ans.
D.C avec AFP
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.