Une « bulle de paix » : les députés ont mis de côté jeudi à l’Assemblée nationale leurs profondes dissensions des dernières semaines pour examiner une proposition de loi transpartisane visant à encadrer le secteur des influenceurs et à mettre fin à ses « dérives ».
Porté par Stéphane Vojetta (majorité présidentielle) et le socialiste Arthur Delaporte, le texte prévoit une définition légale de cette activité décriée. Et prévoit notamment d’interdire certaines pratiques dangereuses, comme la promotion d’actes de chirurgie esthétique.
Stéphane Vojetta a fustigé ceux sur les réseaux qui « font miroiter l’argent facile » via des placements douteux, ou encore ceux « imposant des standards physiques irréalistes et inatteignables ». « Nous sommes ici pour mettre fin à ces dérives et dire aux victimes qu’elles ont été entendues », a-t-il lancé.
« Trop de personnes sont victimes d’arnaques véhiculées par les influenceurs sur les réseaux sociaux. »
Avec @StephaneVojetta, nous souhaitons mettre fin aux dérives de l’influence commerciale sur le net ? pic.twitter.com/ENOT22UByQ
— Les Députés Renaissance (@DeputesRE) March 30, 2023
Un texte transpartisan et « pionnier » avec des manques selon certains
Ce texte est « pionnier en Europe et dans le monde », a souligné Arthur Delaporte. Les deux co-rapporteurs ont insisté sur la rare concorde politique qui a entouré leurs travaux. « Nous ne partageons pas les mêmes idées » mais « nous avons décidé que l’encadrement de l’influence est une cause suffisamment importante », a dit M. Vojetta.
« Dans un contexte politique où le Parlement a été maltraité », les députés ont « fait le choix de constituer, autour de ce texte, ce que Stéphane Vojetta appelle avec malice ‘une bulle de paix’ pour produire une bonne loi », pour M. Delaporte.
Cela « démontre que nous savons parfois dans l’intérêt de nos compatriotes dépasser nos clivages politiques », a abondé la ministre chargée des PME Olivia Grégoire, louant une loi « au service d’un métier naissant, composé de personnes qui ont à cœur pour la grande majorité d’entre elles de bien faire leur travail ».
Les différents groupes politiques ont aussi salué le caractère transpartisan du texte, tout en déplorant pour certains qu’il n’aille pas assez loin. Nadège Abomangoli (LFI) a ainsi regretté « que le groupe Renaissance ait choisi de revenir sur plusieurs interdictions, notamment celle de promotion des paris sportifs qui ciblent les plus jeunes et les plus précaires ».
? #Influenceurs Difficile de croire qu’@EmmanuelMacron et ses ministres ne connaissaient rien aux #influenceurs. @MarleneSchiappa a par exemple reçu à l’Élysée plusieurs candidates de la téléréalité dont Maïssane ou encore Isabeau Delatour, pour un résultat plus que douteux ! pic.twitter.com/DxiayaUJMP
— Aurélien Taché (@Aurelientache) March 30, 2023
Le groupe Liot souhaiterait aussi cibler les produits alimentaires nocifs à la santé, les communistes certains produits médicaux. L’écologiste Aurélien Taché en appelle lui à « une réflexion sur le rôle et les obligations des plateformes de contenu ». « On peine à comprendre comment votre loi permettra de forcer les influenceurs installés à l’étranger à se faire représenter légalement », a regretté pour sa part le député RN Hervé Lepinau.
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