Au moins 15 personnes sont mortes et plus de 70 ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’incendie du plus grand marché à ciel ouvert de la capitale kényane Nairobi, où d’innombrables étals de bois et de bâches en plastique ont été détruits. « Nous avons perdu 15 personnes dans cette tragédie ce matin », a déclaré à la presse Kangethe Thuku, le coordinateur pour les questions de sécurité du comté de Nairobi. Les autorités ont indiqué en début de soirée n’avoir aucune indication que l’incendie ait fait d’autres victimes, bien que plusieurs personnes aient rapporté la disparition de proches.
« Nous tentons d’établir les causes de cet incendie », a ajouté M. Thuku alors que les médias kényans rappelaient que le marché de Gikomba, dans l’est de Nairobi, a été le théâtre de nombreux incendies ces dernières années, provoqués notamment par des installations électriques artisanales.
L’incendie, qui a été maîtrisé en fin d’après-midi, s’est déclaré vers 02H00 du matin dans un dépôt de bois du marché, a précisé le chef de la police de Nairobi, Robinson Thuku, ajoutant qu’au moins quatre enfants figurent parmi les victimes. L’incendie s’est ensuite propagé à des bâtiments adjacents, notamment résidentiels, alors que plus de 70 personnes ont été soignées, principalement à l’hôpital Kenyatta, le plus grand hôpital public de la ville, pour des brûlures ou pour l’inhalation de fumées.
De nombreux pompiers, ainsi que l’armée kényane et les services de secours, ont été dépêchés sur les lieux. « Mes pensées et prières vont aux victimes et aux familles », a réagi le président Uhuru Kenyatta. « Les prières seront suivies d’action, nous soutiendrons les victimes et leurs familles dans ces moments difficiles, nous enquêterons pleinement sur la cause de l’incendie et nous travaillerons pour nous assurer qu’une telle tragédie ne se reproduise plus ».
Après le précédent incendie du marché de Gikomba, en octobre 2017, M. Kenyatta avait ordonné une enquête, mais aucun rapport n’avait été publié et aucune mesure ne semble avoir été prise pour prévenir de tels incendies. « On promet des rapports, on promet des enquêtes, mais cela se reproduit régulièrement », a ironisé Ekuru Aukot, un ancien petit candidat à la présidentielle. « Pourquoi le gouvernement continue-t-il à ordonner des rapports sur ces feux alors qu’on ne connaît pas leurs conclusions et qu’on continue à perdre des gens? »
Les recherches des services de secours, qui ont été arrêtées en fin d’après-midi, ont été compliquées à certains endroits par une épaisse fumée et la présence de « câbles électriques sous tension ». Toute la journée, en dépit des mises en garde des autorités, de nombreux propriétaires d’échoppes se sont approchés du lieu de l’incendie pour récupérer ce qui pouvait l’être, malgré l’épaisse fumée et les nombreuses explosions de bonbonnes de gaz entendues sur place.
Des images spectaculaires publiées par la presse locale ont montré des centaines de personnes à quelques mètres à peine de flammes et volutes de fumée s’échappant d’étals carbonisés. « C’était ma vie, je ne sais pas par où commencer », se lamentait Maggy Njeri, une vendeuse de vêtements de seconde main, en larmes. « J’ai perdu une cargaison d’une valeur de 1.400.000 shillings (12.000 euros) que j’avais achetée hier et que je n’avais même pas encore déballée ».
Vincent Kimani tenait, lui, à la main une liasse de billets brûlés qu’il avait laissés dans son échoppe. « Que voulez-vous que je dise, vous pouvez voir que je suis complètement fini ». En mai 2014, 10 personnes étaient par ailleurs décédées, toujours à Gikomba, dans un double attentat à la bombe attribué aux islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda.
DC avec AFP
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