Aux États-Unis, la Chambre des représentants vient d’adopter par 328 voix (219 républicains et 119 démocrates) contre 86 (tous démocrates) une résolution antisocialiste initialement soutenue par la représentante républicaine de Floride Maria Elvira Salazar (une ancienne journaliste née à Miami de parents cubains exilés).
En quoi cette résolution consiste-t-elle ? Partant du constat que le socialisme a échoué où qu’il eût été appliqué et qu’il s’est toujours accompagné d’horreurs et de tragédies, le texte prévoit que le Congrès des États-Unis empêche l’adoption du socialisme « sous toutes ses formes ».
Il peut sembler à première vue étonnant qu’une telle résolution ait été présentée au Congrès des États-Unis, pays doté de solides institutions démocratiques qui ont été pensées par les fondateurs pour rendre en principe impossible la collectivisation de la société américaine. Toutefois, même si elles semblent rester assez minoritaires parmi les Américains en général, les idées socialistes ont trouvé un regain de faveur ces derniers temps outre-Atlantique, notamment auprès de la jeune génération.
Selon le Pew Research Center en effet, environ 36% des Américains voient le socialisme comme quelque chose de positif, ce qui n’est tout de même pas rien pour un pays où, entend-on souvent, le socialisme serait inexistant ! (57% des Américains se disent certes toujours favorables au capitalisme, mais ce chiffre semble avoir baissé depuis 2019.) Pis : 51% des 18-34 ans aux États-Unis déclarent préférer le socialisme au capitalisme (sondage Axios and Momentive de 2021) !
Cette résolution ne vise finalement qu’à réaffirmer les valeurs des pères fondateurs dans un contexte où elles sont de plus en plus malmenées (montée du wokisme et du « socialisme démocratique », regain d’anti-occidentalisme…). 119 représentants démocrates ont voté pour et 86 contre : il semble donc qu’une majorité d’élus démocrates veuille encore du constitutionnalisme des fondateurs. Mais cette majorité n’est pas écrasante, loin de là ! Il faudrait donc que les démocrates patriotes reprennent l’ascendant idéologique sur l’aile gauche du parti, lequel, faut-il le rappeler, s’est radicalisé et « marxisé » ces dernières années. Ce qui serait une bonne nouvelle pour toute la politique américaine, pour l’Amérique dans son ensemble et pour le reste du monde aussi.
Article écrit par Matthieu Creson avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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