Selon un analyste britannique de la défense, un « drone robot sous‑marin » présenté sur une chaîne publique de télévision russe le 1er mai est avant tout une « arme de propagande », voire un faux‑fuyant.
Le présentateur de la télévision russe Dmitry Kiselyov, connu pour être proche de Poutine, a présenté dans son émission une vidéo du Poseidon en affirmant qu’il pouvait créer un tsunami en mesure de dévaster les îles britanniques.
M. Kiselyov a déclaré : « Que se passera‑t‑il après les propos du [premier ministre] Boris Johnson concernant une frappe de représailles sur la Russie ? Pourquoi menacent‑ils la grande Russie avec des armes nucléaires alors qu’ils ne sont qu’une petite île ? Un seul tir, Boris, et il n’y a plus d’Angleterre ! Une fois pour toutes. Pourquoi jouent‑ils à ce jeu ? »
Interrogé par Epoch Times, Tim Ripley, analyste de la défense et auteur de « Little Green Men : The Inside Story of Russia’s New Military Power » [Les petits hommes verts : L’histoire vraie du nouveau pouvoir militaire russe, ndt.] a déclaré que la vidéo avait déjà été montrée auparavant par Poutine lui‑même en 2018, lorsqu’il dévoilait le drone Poseidon et un certain nombre d’autres superarmes.
Selon lui, des photos satellites prises dans le port de Severodvinsk, en mer Blanche, montrent un sous‑marin russe aménagé dans le but de pouvoir transporter le fameux drone.
« Mais on pense que ce n’est qu’un banc d’essai. Il y a d’autres sous‑marins dans les hangars de Severodvinsk qui sont censés pouvoir le transporter, mais ils n’ont même pas été mis à l’eau. Cette arme est en réalité une de leurs grandes aspirations. »
« Un rêve du Président Poutine »
« C’est un rêve du président Poutine, quant au fait qu’il puisse traverser l’Atlantique et engloutir le port de New York, nous n’en savons rien. Personnellement, je le classe dans la même catégorie que les ‘armes miracles’ nazies. »
Le ministre britannique des Forces armées, James Heappey, a déclaré ne pas être troublé par les menaces proférées au nom de Poutine et a affirmé que l’OTAN « le surpasse en armes et en nombre ».
« La Russie est peut‑être une superpuissance mais ce n’est pas un puits sans fond pouvant investir un budget illimité dans ce type d’armes », ajoute M. Ripley. « Ils ont déjà le missile Satan 2. Que demander de plus ? »
Poutine vient d’annoncer que le missile Sarmat (Satan 2) a été testé la semaine dernière. Il serait capable de tirer 12 ogives. Cela devrait donner « matière à réflexion pour ceux qui essayent de menacer la Russie » et de « s’ingérer » dans le conflit ukrainien, a‑t‑il averti.
À la télévision, M. Kiselyov a affirmé qu’une frappe du drone Poseidon pourrait déclencher un raz‑de‑marée de 500 mètres de haut, « plonger la Grande‑Bretagne dans les profondeurs de l’océan » et la transformer en « un point désert et radioactif ».
Il a précisé que le sous‑marin transportant l’arme s’approcherait de la cible à 200 kilomètres heure et à mille mètres sous la surface.
La mer du Nord a une profondeur moyenne d’environ 700 mètres, alors que l’océan Atlantique Nord est beaucoup plus profond. La vidéo diffusée par la télévision russe indique que l’arme serait tirée depuis les côtes écossaises et irlandaises.
« Il n’y a aucun moyen d’arrêter ce drone sous‑marin »
M. Kiselyov a également lancé : « Il n’y a aucun moyen d’arrêter ce drone sous‑marin, qui a une puissance de 100 mégatonnes. »
Cela le rendrait 3 000 fois plus puissant que la bombe atomique larguée sur Hiroshima en 1945.
« En théorie, et c’est de la science de collégien, si on fait exploser une arme thermonucléaire sous l’océan, une vaste zone d’eau volera dans les airs et retombera sur elle‑même, créant un tsunami », explique M. Ripley.
« Ce qui inquiète tout le monde, c’est qu’ils l’appellent ‘robot’ ou ‘drone’, il pourrait donc être contrôlé comme un UAV [véhicule aérien sans pilote], mais en réalité personne n’a encore trouvé le moyen pour communiquer avec un appareil sous l’eau, de sorte qu’à l’heure actuelle il n’y a aucune moyen d’interagir avec ce type d’engins sous l’eau. Ça ne fonctionne tout simplement pas, scientifiquement nous n’en sommes pas encore là. »
La seule façon pour les Russes de contrôler le drone et de le guider vers sa cible finale serait de placer un satellite au‑dessus, poursuit l’expert : « Ce qui révélerait immédiatement sa position. »
Menace de conflit nucléaire
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a récemment déclaré que la menace d’un conflit nucléaire mondial « ne doit pas être sous‑estimée ».
La marine américaine développe ses propres drones sous‑marins, mais elle est beaucoup plus discrète sur ce programme.
En 2016, le Pentagone a exigé de la marine chinoise la restitution d’un véhicule sous‑marin sans pilote (UUV) qui avait été saisi en mer de Chine méridionale. L’UUV appartenait au navire de recherche océanographique USNS Bowditch.
Depuis la fin de la guerre froide, « faire l’étalage de ses armes nucléaires est passé de mode », explique l’analyste prenant acte que Poutine va à l’encontre de cette tendance.
« Une grande partie de cette technologie repousse les limites de la science, et s’avance sur des terrains parfaitement inconnus, ce n’est à priori qu’une arme de propagande pour envoyer les gens dans la mauvaise direction. »
« Essayent‑ils de nous embrouiller ? » s’interroge pour conclure M. Ripley.
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