Le conseil municipal de Tijuana, au Mexique, une ville frontalière située à 32 km au sud de San Diego, a adopté à l’unanimité une déclaration d’urgence le 13 Janvier pour allouer des fonds municipaux à l’arrivée prévue des personnes expulsées des États-Unis après l’entrée en fonction du président élu Donald Trump le 20 janvier.
Donald Trump a fait des expulsions massives une partie intégrante de son programme de campagne et a déclaré en novembre 2024 qu’il décréterait une urgence nationale pour les mener à bien.
Le conseil a voté sur les fonds supplémentaires lors d’une réunion virtuelle, a annoncé le bureau dans un communiqué publié sur les médias sociaux.
Le maire de Tijuana, Ismael Burgueño, a fait savoir que la ville travaillait en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral mexicain.
« Nous savions qu’à un moment donné, nous pourrions rapidement être confrontés à des défis en matière d’infrastructures, de services publics, de sécurité et autres », a-t-il souligné lors de la réunion, faisant référence à l’accueil de milliers de personnes dans la ville en un court laps de temps.
Le maire a indiqué que la déclaration garantirait que la ville dispose des conditions et des ressources nécessaires pour accueillir l’afflux des personnes expulsées.
« Une fois expulsés, ils ont la garantie d’être traités avec dignité et dans le plein respect de leurs droits humains », a déclaré M. Burgueño en espagnol, ajoutant que lorsqu’ils retournent dans leur pays ou leur État d’origine, ils doivent se sentir protégés et soutenus.
Les fonds d’urgence devraient servir à engager du personnel de sécurité, à louer des installations, à financer des services publics et des services juridiques. La déclaration permet également à la ville de solliciter des fonds fédéraux.
Tijuana a annoncé au début du mois son intention d’ouvrir un centre d’hébergement d’une capacité suffisante pour accueillir 10.000 personnes expulsées. Lors d’une conférence de presse tenue le 9 janvier, M. Burgueño a déclaré que le centre d’hébergement pourrait être agrandi pour accueillir 30.000 personnes si nécessaire.
« Nous voulons offrir aux personnes expulsées le meilleur espace possible », a-t-il insisté.
Les autorités de Tijuana veulent éviter le retour des campements de rue, qui ont surgi dans la ville lors des précédentes vagues de migrants, comme lors d’une caravane de migrants en 2018, ainsi qu’en 2021 et 2022. En 2022, la Garde nationale mexicaine a été déployée pour démanteler un campement.
« Les espaces publics ne devraient pas être utilisés pour héberger des migrants », a souligné M. Burgueño. Il a ajouté que la déclaration viserait également à protéger les habitants de Tijuana contre toute ingérence dans leur vie quotidienne.
« Nous voulons que ceux d’entre nous qui vivent déjà ici à Tijuana puissent continuer à utiliser ces espaces sans qu’il y ait de changements autour de leurs maisons ou de leurs communautés. »
Outre les préparatifs effectués par Tijuana, les gouvernements fédéral et des États du Mexique établissent des plans pour faire face à l’arrivée anticipée des personnes expulsées.
La semaine dernière, la gouverneure de Basse-Californie, Marina del Pilar Ávila, a annoncé la création de nouveaux centres d’hébergement à Tijuana pour accueillir les personnes expulsées avant qu’elles ne soient renvoyées dans leur pays d’origine, l’objectif étant d’ouvrir ces centres avant l’investiture de Donald Trump.
Au niveau fédéral, le Mexique s’est préparé aux plans d’application des lois sur l’immigration de M. Trump, en se concentrant particulièrement sur les États du nord du Mexique qui se trouvent à la frontière avec les États-Unis.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui a pris ses fonctions à l’automne dernier, a déclaré en décembre que le Mexique n’autoriserait l’entrée sur son territoire que de citoyens mexicains dans le cadre des mesures d’expulsion de Donald Trump. Elle a ensuite modifié sa position, déclarant que le Mexique serait disposé à collaborer avec les États-Unis pour renvoyer les immigrés clandestins dans leur pays d’origine.
Les efforts déployés par le Mexique au niveau fédéral pour se préparer à des expulsions massives prévoient également le développement d’une application pour téléphone portable destinée aux citoyens mexicains en situation irrégulière aux États-Unis – qui les aiderait à contacter leur famille et le consulat mexicain local s’ils sont menacés d’expulsion. Un centre d’appel fonctionnant 24 heures sur 24 a également été ouvert pour répondre à leurs questions.
Le Mexique, qui compte environ 128,5 millions d’habitants, a également augmenté son personnel consulaire et ses ressources d’aide juridique pour assister les immigrés clandestins dans la procédure d’expulsion.
Selon le Bureau des statistiques de la sécurité intérieure des États-Unis, il y avait environ 11 millions d’immigrés clandestins aux États-Unis en janvier 2022.
Avec Associated Press (AP)
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