Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile, l’organisme français chargé d’analyser les boîtes noires du Boeing 737 MAX qui s’est écrasé en Ethiopie, dispose de technologies de pointe pour « faire parler » les enregistreurs de vol mais aussi les épaves.
Sur le site du BEA, au Bourget en banlieue parisienne, une cinquantaine d’enquêteurs mènent un travail de fourmi, en laboratoire ou sur les carcasses d’appareils, pour déterminer les causes d’un accident d’avion. Ils participent à plusieurs centaines d’enquêtes par an, dont environ 200 en France, sur des accidents graves mais aussi de simples incidents ayant affecté la sécurité de passagers.
Le décryptage des boîtes noires le « Cockpit Voice Recorder » (CVR), qui enregistre les conversations entre pilotes et les bruits dans l’avion, et le « Flight Data Recorder » (FDR), qui relève tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, régime des moteurs, engagement et désengagement d’automatisme, position des gouvernes, des commandes de vol, trajectoire, etc.)- constitue un élément clé de l’enquête de sécurité.
Mais cette dernière « est un processus complexe même lorsqu’on dispose des enregistreurs », indique le BEA. « En raison du haut niveau de sécurité atteint par le transport public dans les pays occidentaux, un accident résulte nécessairement d’un enchaînement de plusieurs causes toutes très peu probables », précise-t-il.
La mission du BEA, qui dépend du ministère chargé des Transports, est « d’améliorer la sécurité aérienne, contribuer à la qualité et l’objectivité des enquêtes à l’étranger et exploiter et mettre en valeur les données et enseignements de sécurité ». Il est chargé d’enquêtes lorsque le lieu d’occurrence de l’événement est situé en France ou bien dans les eaux internationales mais impliquant un aéronef français. Lorsque l’enquête est terminée, le BEA publie un rapport qui est rendu public.
Une grande enquête dure en moyenne deux ans, rarement moins, parfois beaucoup plus. Le BEA peut également participer à une enquête de sécurité effectuée par un bureau d’enquête étranger lorsque l’aéronef impliqué est fabriqué en France ou si l’événement implique des passagers ou une compagnie aérienne française. L’Ethiopie a confié la lecture des deux boîtes noires au BEA car elle ne dispose pas de l’équipement nécessaire pour décrypter les enregistrements. La France compte 9 victimes parmi les 157 passagers du vol qui s’est écrasé dimanche.
Les enquêteurs travaillent à l’aide de microscopes, y compris à balayage, de radioscopes à rayons X, de tomographes (appareils d’imagerie) afin de déterminer la nature de la rupture d’une pièce, si elle est la cause ou une conséquence de l’accident. Le BEA a notamment été chargé des enquêtes autour des grandes catastrophes aériennes, comme les crashs du Rio-Paris en 2009, Germanwings en 2015, ou du Concorde en 2000. Si certains accidents aériens ont donné lieu à des procès, le BEA n’est pas là pour établir d’éventuelles responsabilités. Cela relève de l’autorité judiciaire.
D.C avec AFP
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