Le Burkina Faso, jadis très prisé par les touristes mais en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes, est désormais entièrement « déconseillé sauf raison impérative » ou « formellement déconseillé » par le ministère français des Affaires étrangères.
Le Quai d’Orsay a actualisé sa carte de conseils aux voyageurs sur le Burkina: la zone rouge (formellement déconseillée) reste la même, couvrant tout le Nord, l’Est et les frontières ouest alors que tout le reste du pays est désormais orange (déconseillé sauf raison impérative).
Jusqu’à récemment le centre du pays était encore en jaune (vigilance renforcée) alors que la capitale Ouagadougou était en zone orange depuis mars 2018.
Environ 500.000 déplacés internes et réfugiés à cause des groupes jihadistes
Les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres au mouvement Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.
Nouvelle mise à jour ce 18/11 de la carte du ministère des affaires étrangères français adressée à ses ressortissants. Les dernières zones « jaunes » au Sud-Ouest, Centre-Ouest et Centre-Sud désormais déconseillées et classées « orange ». #Burkina #lwili pic.twitter.com/fxHG7jf7ky
— Sophie Douce (@Sophie_Douce) November 18, 2019
« La détérioration sécuritaire au Sahel est très préoccupante. L’épicentre de l’insécurité était auparavant au Mali, aujourd’hui le Burkina Faso est désormais au coeur du conflit », a estimé mardi Patrick Youssef, directeur adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique, lors d’une conférence de presse au Forum de Dakar sur les questions de sécurité.
« Depuis le début de l’année, le nombre de déplacés internes a augmenté en flèche. Rien qu’entre juillet et septembre, leur nombre est passé de 280.000 à 485.000 », a-t-il rappelé, pointant que la situation s’est particulièrement dégradée dans la province du Soum (nord du Burkina, à la frontière avec le Mali), où « des groupes armés prennent progressivement le contrôle territorial de la zone ».
Ces derniers mois au Burkina, « plus de 100 centres de santé ont cessé de fonctionner, ils ne reçoivent plus d’assistance médicale pour aider les populations ou ont été la cible d’attaques », s’est inquiété le représentant du CICR.
Au Burkina comme au Mali et au Niger, « l’émergence de nouveaux groupes armés et leur fragmentation rendent de plus en plus difficile l’obtention de garanties pour se déplacer dans les zones affectées par les violences », a-t-il déploré en enjoignant les Etats du sahel à « oeuvrer pour garantir un accès à l’aide humanitaire ».
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