Le gouvernement a décidé de revaloriser le prix du biogaz, ce gaz produit à partir de déchets organiques et injecté dans le réseau de gaz naturel, selon un arrêté publié mardi qui prévoit aussi d’améliorer son indexation sur les variations des prix de l’énergie.
« La revalorisation atteint environ 12% par rapport à l’arrêté en vigueur », indique le ministère de la Transition énergétique, qui précise « que le tarif sera désormais indexé deux fois par an, contre une seule fois précédemment ». Ces mesures ont été saluées par les producteurs de biométhane, qui y voient une compensation de la hausse des coûts de production qu’ils ont subie depuis 2022 et la flambée de prix de l’énergie. Pour eux, c’est un levier pour investir alors que les volumes de biogaz sont appelés à augmenter fortement.
Un « grand tournant » au 1er janvier 2024
Le syndicat France Biométhane souligne que la filière doit connaître un « grand tournant » au 1er janvier 2024, avec l’entrée en vigueur de l’obligation pour les particuliers de trier leurs biodéchets, une disposition de la loi Anti-gaspillage (Agec). « Cela va drainer des volumes très importants de matières vers les méthaniseurs », également alimentés par les déchets agricoles, souligne Frédéric Flipo, porte-parole de France Biométhane.
Les entreprises devront de ce fait procéder à des « investissements supplémentaires » pour réceptionner et stocker davantage de matières, explique-t-il. Ces derniers temps, la filière a été touchée par l’inflation, notamment du coût de l’électricité utilisée pour épurer le biométhane et pouvoir l’injecter dans les réseaux en substitution du gaz naturel fossile. Malgré les aides gouvernementales, elle indique avoir subi une multiplication par cinq de sa facture énergétique, parallèlement à une hausse des attentes salariales et des coûts de transport.
Réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre
Actuellement, le prix d’achat du biométhane par les fournisseurs de gaz se situe dans une fourchette entre 90 et 100 euros selon la taille des sites, un tarif règlementé par un contrat-cadre fixé par l’État. Le prix est déjà largement au-dessus du prix de marché du gaz naturel, mais cet écart est compensé par l’État auprès des acheteurs.
« Renouvelable » puisque non-fossile, ce gaz vert réduit de 80% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz naturel, selon le cabinet Carbone 4. À l’inverse, lorsque le prix du biométhane est inférieur, comme cela a pu être le cas après le début de la guerre en Ukraine, c’est l’État qui encaisse l’écart.
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