Contrairement aux idées reçues, le petit commerce français ne se meurt pas et serait plutôt « en mutation », estime un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE) publié jeudi, avec cependant « de grandes disparités régionales » et un mouvement en faveur des « bars et restaurants ».
« Les autorités locales et nationales s’alarment de la disparition des petits commerces », car au-delà de leur « valeur utilitaire » ils « apportent des services de proximité », « revêtent parfois une dimension de service public », « participent à l’activité touristique des villes », expliquent dans leur rapport les économistes Marie-Laure Allain et Anne Epaulard.
Davantage de bars et de restaurants
Mais « malgré les difficultés de certaines zones géographiques, le petit commerce connaît plus une mutation qu’un déclin », estime la note, qui s’est penchée sur le commerce de détail (hors grandes surfaces) et certains services (bars, restaurants, services aux ménages), soit environ 430.000 établissements et 2,5 millions d’emplois en 2019.
Globalement, le nombre de petits commerces a continué de croître légèrement entre 2013 et 2019 (+0,7%), mais ce chiffre général recouvre des disparités sectorielles et géographiques importantes, avec deux grands gagnants : la restauration et les banlieues.
« Net recul en zone rurale »
Depuis « le milieu des années 2010 », le secteur assiste en effet à « un changement dans (sa) structure », « avec davantage de bars et de restaurants, et autant, voire moins, d’autres types de commerces », note l’étude.
Cette légère croissance globale recouvre aussi d’importantes disparités géographiques, « entre le dynamisme des banlieues » – seule zone où le nombre de commerces continue à croître plus vite que la population – « et le net recul du nombre de commerces hors restauration en zone rurale », avec au milieu une stagnation dans les centres-villes.
« Le petit commerce s’adapte aux changements »
Pour autant, le CAE, organisme rattaché à Matignon chargé d’éclairer le gouvernement sur sa politique économique, ne semble pas inquiet, car « le petit commerce s’adapte aux changements subis dans son environnement concurrentiel », que ce soit face à la multiplication des grandes surfaces ou au développement du e-commerce, qui finalement pénalise plus la grande distribution et pourrait leur « bénéficier indirectement ».
Même les récentes crises n’ont pas eu sa peau : « dans l’ensemble, les petits commerces semblent avoir bien résisté tant à la crise pandémique qu’à la crise énergétique », note le CAE, qui estime peu efficaces les actions publiques globales destinées aux petits commerces, mais plaide pour des mesures « ciblées » et « spécifiques », « pilotées au niveau local » pour les villes isolées et zones rurales en difficulté.
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