Le préfet de l’Orne participe à la « rupture républicaine » du jeûne du ramadan, provoquant l’indignation du député Thomas Ménagé

Par Emmanuelle Bourdy
22 mars 2025 12:18 Mis à jour: 22 mars 2025 12:18

Le député RN du Loiret Thomas Ménagé a dénoncé la participation du préfet de l’Orne à une « rupture républicaine » du jeûne du ramadan, la qualifiant de « gag » et mettant en parallèle l’affaire de la crèche de Beaucaire (Gard).

À Alençon (Orne) ce vendredi 14 mars, lors de la rupture du jeûne du Ramadan, une centaine de personnes avaient été invitées par la mosquée Mahabba. Parmi elles se trouvaient notamment le préfet de l’Orne Sébastien Jallet ainsi que la ministre déléguée au Commerce Véronique Louwagie, la consule du Maroc Myriem Taleb et le vice-consule Ahmed Kenzi. Le député RN Thomas Ménagé a vivement réagi à cette participation.

« C’est un gag ? »

Répondant à l’invitation d’Hakim Miftah – président de la section normande de l’Union des Mosquées de France – le préfet de l’Orne Sébastien Jallet a indiqué ce 18 mars sur son compte X officiel avoir « participé à une rupture républicaine du jeûne du ramadan ».

Cette information a fait bondir Thomas Ménagé, qui a pointé sur X dès le lendemain : « La commune de Beaucaire a été condamnée à 122.000 euros d’amende pour avoir installé une crèche de Noël. Un mois plus tard, le Préfet de l’Orne se réjouit de participer à une ‘rupture républicaine du jeûne du ramadan’. C’est un gag ? »

Le 20 décembre dernier, le tribunal administratif de Nîmes avait – selon une jurisprudence constante au niveau national en vertu du principe de laïcité – ordonné au maire Nelson Chaudon (RN) « de retirer la crèche dans un délai de 48 heures, sous peine d’une astreinte de 1000 euros par jour de retard », la crèche ayant été installée dans la mairie.

Après plusieurs « refus persistants », la commune a été condamnée le 13 janvier à une première amende de 19.000 euros (période jusqu’au 10 janvier). Le montant de l’astreinte, lui, a ensuite été augmenté à 5000 euros par jour à compter de cette date. Comme la crèche n’a été retirée que le 2 février dernier, l’amende pour la deuxième période s’est donc élevée à 103.000 euros, soit un total de 122.000 euros pour ces deux périodes.

Des internautes interpellent Bruno Retailleau

Thomas Ménagé n’est pas le seul à s’être offusqué et de nombreux internautes ont eux aussi réagi sur X. « La laïcité a géométrie variable, autant nous le dire direct, la laïcité c’est pour toutes les religions sauf l’islam », s’est agacée une utilisatrice.

Plusieurs internautes ont interpellé le ministre de l’Intérieur. L’un d’entre eux lui a demandé d’expliquer ce qu’est une « rupture républicaine du jeune ». « D’une main on condamne les communes qui installent une crèche de Noël, de l’autre le Préfet de l’Orne participe à une ‘rupture républicaine du jeûne du ramadan’. Bruno Retailleau où est la cohérence ? » a questionné un autre.

« La République française accepte toutes les religions »

De son côté, le préfet de l’Oise a indiqué que sa présence et celle des élus de la République à cet événement faisaient « sens », comme le relate Actu.fr. « Car contrairement aux apparences ou à ce qui peut être dit parfois sur le principe de laïcité, la République française accepte toutes les religions et assure l’exercice du culte », a-t-il encore avancé. Le média a également rappelé que « l’iftar républicain, tel qu’il est qualifié, est organisé depuis douze ans dans l’Orne, sous la houlette d’Hakim Miftah ».

Soulignant que la communauté musulmane avait le « soutien plein et entier des pouvoirs publics pour combattre, sans relâche, les actes de racisme antimusulmans », Sébastien Jallet a assuré que les forces de l’ordre étaient déployées en ce mois de Ramadan afin de « garantir une parfaite sécurité de l’exercice du culte musulman dans les douze mosquées de l’Orne, comme partout ailleurs en France ».

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