Le peintre surréaliste belge, Magritte, tient le haut de l’affiche au centre Georges-Pompidou à l’occasion de l’exposition organisée du 21 septembre 2016 au 23 janvier 2017. Un grand nombre de ses œuvres y sont exposées. L’opportunité s’offre à vous de vous tourner vers un monde où le mystère des images règne en maître.
En 1924, René Magritte (1898-1967), après une solide formation à l’académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, est introduit par Marcel Lecomte et Camille Goemans dans le milieu dada. L’œuvre du peintre Giorgio de Chirico Chants d’amour (1914) marquera un tournant décisif dans la vie de René Magritte. Cette œuvre, selon lui, regorge de poésie, et elle l’inspirera en ce sens.
Au fur et à mesure, la carrière de Magritte prend forme avec l’aide de différents artistes. On y rencontre Marcel Lecomte, Camille Goemans mais aussi Paul Nougé et André Souris. Ces derniers formeront le mouvement surréaliste belge. Une première grande exposition leur sera ainsi consacrée en 1928.
En dépit des liens difficiles, ses rencontres avec le groupe surréaliste français aboutiront à plusieurs collaborations et expositions. Les relations entre André Breton et René Magritte sont marquées par un profond désaccord. L’art, selon ce dernier, n’a pas besoin d’interprétation mais devrait nous livrer plutôt à un questionnement.
En effet, le questionnement foisonne au sein de l’exposition. Comment ne pas rester interloqué ? Par exemple, la toile Les Vacances de Hegel (1959), nous montre un parapluie déployé sur lequel est posé un verre d’eau. Le rapport entre les objets et le titre de l’œuvre étonne par son étrangeté. Les objets privés de sens remplissent leur part du mystère. Nous pouvons tenter de décoder et d’en tirer notre propre interprétation mais la question demeure.
N’est-ce pas ce que voulait l’artiste ? Nous amener à percevoir dans un mystère absolu une partie de la réalité de ses objets, nous questionner ainsi sur le monde qui nous entoure ? Autre exemple, La Condition humaine de 1935, l’œuvre nous montre un feu dans une grotte s’ouvrant sur un paysage et un tableau trompe-l’œil sur ce même paysage. Nous pouvons faire un petit rappel sur l’allégorie de la caverne de Platon, où l’homme enchaîné dans une grotte, ne peut voir que les ombres projetées sur les murs de celle-ci qu’il prend pour la réalité. Notre condition dans notre rapport à l’art ne serait-elle pas semblable ? « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde », disait le peintre belge. Ainsi l’art doit questionner, nous montrer le champ invisible de la pensée et Magritte le fait avec des images fortes comme pour mieux nous interpeller. L’étrangeté ressentie dans l’œuvre du peintre nous donne à penser par des non-sens ou des contre-sens. Tout est fait pour nous troubler et nous provoquer, ce qui nous porte à la réflexion. Mais on pourrait dire, comme Maupassant, que l’art comme « le cœur a des mystères qu’aucun raisonnement ne pénètre ».
Centre Georges-Pompidou, place Georges Pompidou
Métro : Châtelet, Hôtel de Ville, Rambuteau
Entrée : 14 euros, tarif réduit 11 euros
Ouvert tous les jours de 11 h à 21 h sauf le mardi
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