Les baby-boomers sont davantage exposés à des problèmes de santé que les générations précédentes

Une augmentation des cas de cancer et de maladies cardiaques a été enregistrée parmi les générations d'après-guerre en Angleterre

Par Evgenia Filimianova
9 octobre 2024 20:20 Mis à jour: 9 octobre 2024 20:48

Les baby-boomers vivent plus longtemps mais sont davantage exposés à des problèmes de santé à un âge avancé que leurs prédécesseurs au même âge, suggère une nouvelle étude.

Les personnes nées à la fin des années 1940 et dans les années 1950 courent un risque plus élevé que leurs prédécesseurs de souffrir de cancer, de maladies pulmonaires, de problèmes cardiaques, de diabète et d’hypercholestérolémie lorsqu’elles atteignent la cinquantaine ou la soixantaine.

Des chercheurs du Centre d’études longitudinales de l’UCL et de l’Université d’Oxford ont analysé le risque de développer des problèmes de santé multiples chez les baby-boomers en Angleterre, aux États-Unis et en Europe.

Ils ont constaté l’existence d’une « dérive générationnelle de la santé », c’est-à-dire que les jeunes générations ont tendance à être en moins bonne santé que les générations précédentes au même âge.

« Alors que les gens vivent plus longtemps, notre nouvelle étude confirme qu’ils ne passent pas nécessairement leurs dernières années en bonne santé », a souligné Laura Gimeno, auteure principale de l’étude.

« Malgré les progrès de la médecine et une plus grande sensibilisation du public à un mode de vie sain, les personnes nées depuis 1945 courent un plus grand risque de maladie chronique et d’invalidité que leurs prédécesseurs », a-t-elle déploré.

Questions de santé

L’étude, publiée dans la revue Journals of Gerontology, fait état de l’augmentation des taux de maladies chroniques et des tendances au handicap des générations de l’après-guerre.

C’est en Angleterre et en Europe continentale que les diagnostics de cancer, de problèmes cardiaques et d’hypercholestérolémie ont le plus augmenté, les baby-boomers étant 1,5 fois plus susceptibles de présenter ces problèmes que les générations précédentes.

Le risque de maladie pulmonaire et d’hypertension artérielle est également plus élevé pour les personnes interrogées en Europe et aux États-Unis.

« Par exemple, les baby-boomers d’Europe sont près de trois fois plus enclins à souffrir de bronchite chronique ou d’emphysème que leurs homologues nés plus tôt », indique l’étude.

Les générations plus récentes sont également plus susceptibles de pâtir de l’obésité dans tous ces pays, à l’exception de l’Italie, de l’Espagne et de la Grèce.

Les baby-boomers de Scandinavie ont connu les plus fortes augmentations de l’IMC, les personnes interrogées au Danemark et en Suède étant 1,5 fois plus susceptibles d’être obèses que leurs homologues nés plus tôt.

Dans la plupart des régions, les générations d’après-guerre ont éprouvé des difficultés à prendre soin d’elles-mêmes, notamment à se laver, à manger, à marcher et à faire les courses. Les baby-boomers britanniques sont 1,5 fois plus susceptibles d’éprouver des difficultés à accomplir trois tâches ou plus que leurs homologues nés plus tôt.

« Malgré la baisse des taux d’invalidité chez les générations d’avant-guerre, les maladies chroniques et l’augmentation de l’obésité pourraient se traduire par des invalidités graves chez les baby-boomers », a poursuivi Mme Gimeno.

Élaboration des politiques

Mme Gimeno a averti que les tendances « inquiétantes » observées pour la santé pourraient conduire les jeunes générations à passer plus d’années en situation d’invalidité et en mauvaise santé. Elle a toutefois ajouté que si ces conditions étaient bien gérées, les baby-boomers pourraient échapper à une qualité de vie médiocre.

L’étude a également mis en évidence les conséquences de l’aggravation de l’état de santé des générations d’après-guerre sur l’élaboration des politiques.

« Avec près d’un cinquième de la population des pays occidentaux à revenu élevé ayant aujourd’hui plus de 65 ans, la demande croissante de soins de santé et d’aide sociale aura d’énormes répercussions sur les dépenses publiques », a estimé Mme Gimeno.

Alors que les cohortes du baby-boom prennent leur retraite, la pression sur les dépenses s’accroît, selon les chiffres de l’Office de la responsabilité budgétaire (OBR : Office of Budget Responsibility).

Dans son dernier rapport sur les risques budgétaires et la viabilité, l’organisme de surveillance considère que le vieillissement de la population est l’un des facteurs qui pourraient conduire au triplement de la dette nationale du Royaume-Uni au cours des 50 prochaines années.

Les projections à long terme de l’OBR indiquent que les dépenses de santé annuelles par personne resteront inférieures à 2000 livres sterling (2380 euros) jusqu’à l’âge de 45 ans, les coûts commençant à augmenter à la fin de la quarantaine et culminant à 13.000 livres sterling (15.474 euros) pour les personnes âgées de 85 ans et plus.

Pour répondre au défi du vieillissement de la population, les gouvernements s’efforcent d’allonger la durée de la vie professionnelle et d’encourager les personnes âgées à retourner sur le marché du travail, a constaté Mme Gimeno.

L’âge de la retraite pour les hommes et les femmes au Royaume-Uni est actuellement de 66 ans, mais il est prévu qu’il passe à 68 ans entre 2044 et 2046.

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