Privés de prime exceptionnelle, les fonctionnaires devront se contenter des mesures d’urgence d’Emmanuel Macron en réponse à la crise des « gilets jaunes », une annonce qui a provoqué la colère de leurs représentants syndicaux.
Le gouvernement n’a pas pris la « mesure du malaise qui s’exprime dans la Fonction publique », ont réagi vendredi dans un communiqué commun les organisations syndicales de fonctionnaires (CGC, CFTC, CFDT, CGT, FA/FP, FO, FSU, Solidaires et Unsa), à l’issue d’une réunion avec Olivier Dussopt, le secrétaire d’État chargé de la Fonction publique.
Un commentaire messieurs @GDarmanin @olivierdussopt ? #FonctionPublique #PouvoirdAchat https://t.co/tfaIHYRdyN
— SNCD-FO (@SncdFo) December 22, 2018
Il n’y a « pas d’espace de négociation » ni « aucune concertation possible », a tempêté Jean-Marc Canon de la CGT, premier syndicat de la fonction publique.
Le secrétaire d’État a décliné des « annonces humiliantes pour les fonctionnaires », a fustigé Christian Grolier, de FO-Fonction publique, (3e syndicat), qui espère une « mobilisation la plus large possible » d’ici à « fin janvier, début février 2019 ».
Suite aux grèves à répétition du personnel municipal dans les cantines et les crèches marseillaises, j'ai écrit à Olivier Dussopt, Secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Action et des Comptes publics @Economie_Gouv @saidahamada @ALouisDeputee13 @marseille pic.twitter.com/nalfTzI6q1
— Cathy RACON BOUZON (@RaconCathy) December 20, 2018
Accordé au secteur privé, le dispositif de prime exceptionnelle ne s’appliquera pas dans la fonction publique.
« Il nous paraît difficile au niveau de l’État d’imposer aux collectivités locales et aux hôpitaux le versement d’une prime aussi conséquente », a justifié Olivier Dussopt, ajoutant que le « problème est purement budgétaire » et que « cela représenterait une dépense de plus de cinq milliards d’euros ». Cette prime sera donc versée selon leur bon vouloir : la région Bourgogne-Franche-Comté a ainsi décidé de verser 100 à 200 euros à ses quelque 4 500 agents.
Résultats définitifs des élections professionnelles dans la fonction publique. Cc @dgafp @Economie_Gouv @GDarmanin @gouvernementFR #electionsprofessionnelles2018 https://t.co/4JYvL4UlBM
— Olivier Dussopt (@olivierdussopt) December 20, 2018
« C’est absolument incompréhensible que le gouvernement incite les entreprises à verser une prime exceptionnelle à leurs salariés et dans le même temps s’en exonère lui-même pour ses propres agents », s’est offusquée Mylène Jacquot (CFDT).
Cette prime exemptée de cotisations sociales et d’impôts jusqu’à 1 000 euros, facultative pour les entreprises, fait partie des mesures d’urgence annoncées par le gouvernement pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».
La réunion avec les syndicats visait justement à présenter les mesures d’urgence les concernant : les agents publics, tout comme les salariés du privé, pourront ainsi bénéficier du dispositif de défiscalisation des heures supplémentaires au 1er janvier 2019. « Cela représente un gain qui peut être non négligeable de plusieurs centaines d’euros par an en termes de pouvoir d’achat », a souligné Olivier Dussopt, qui estime que 1,5 million d’agents publics sont concernés.
Le gouvernement vise aussi l’élargissement de la revalorisation de la prime d’activité à 600 000 fonctionnaires (soit 12%) contre 400 000 actuellement (8%).
A l'issue de la rencontre avec @olivierdussopt réunion de crise entre les organisations syndicales représentatives pour une réponse la plus unitaire possible @sup_recherche @EducationFrance pic.twitter.com/h3rS8H39DB
— loureiro franck (@FranckLoureiro) December 21, 2018
En outre, les retraités du secteur public sont concernés par l’exemption de la hausse de la CSG, comme les retraités du secteur privé.
Revendication de longue date des organisations syndicales, le point d’indice des fonctionnaires n’augmentera pas en 2019, a confirmé M. Dussopt.
Alors comme ça vous ne voulait pas augmenter le point d'indice des fonctionnaires. pic.twitter.com/Rgf50zYqDP
— Mr Robot (@ralebol69) December 21, 2018
Côté syndicats, l’absence de main tendue passe mal alors que le ministre de l’Intérieur a, lui, accepté mercredi une revalorisation salariale des policiers.
« Si, début janvier, il y a des négociations sur la rémunération des agents alors tout est possible : la balle est dans le camp du gouvernement », espère Luc Farré de l’Unsa. Mais le « refus, aujourd’hui encore, d’ouvrir des négociations salariales dans la Fonction publique est tout autant navrant qu’inacceptable », s’est indignée la FSU dans un communiqué.
M. Dussopt avait déjà annoncé en juin le maintien du gel du point d’indice, déjà gelé entre 2010 et 2016 puis de nouveau en 2018 et qui sert au calcul de la rémunération de plus de cinq millions de fonctionnaires.
« Lorsqu’on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte au total deux milliards d’euros de dépense publique, alors que pour un agent payé au Smic, c’est un gain d’à peu près 8 euros« , a-t-il expliqué, relevant que le « coût collectif est très important pour un avantage individuel qui est très faible ».
D. S avec AFP
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