Il y a quelque chose en nous qui exige que nous nous renouvelions continuellement
« Le changement est la clé principale. Un homme peut user une partie particulière de son cerveau en l’utilisant et en le fatiguant continuellement… », a écrit Winston Churchill dans son livre Painting as a Pastime.
Churchill est souvent considéré comme l’un des plus grands dirigeants du Royaume-Uni, un homme d’une capacité et d’une perspicacité remarquables. Il peut donc sembler étrange qu’il se soit mis à peindre alors que sa carrière était au plus bas après la Première Guerre mondiale, avant de se relever pour diriger son pays pendant les années les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. Il savait ce qu’il fallait faire pour se renouveler.
« Les parties fatiguées du cerveau peuvent se reposer et être renforcées, non seulement par le repos, mais en utilisant d’autres parties du cerveau. Il ne suffit pas d’éteindre les lumières qui éclairent le champ d’intérêt principal et ordinaire ; il faut éclairer un nouveau champ d’intérêt », conseillait-il.
Le point de vue de Churchill est confirmé par les chercheurs modernes. Nous savons aujourd’hui que l’apprentissage et les défis mentaux sont au cerveau ce que l’exercice est au corps. Ils maintiennent cet organe essentiel en forme, prêt à remplir ses fonctions et à assumer des responsabilités supplémentaires.
« Pour être vraiment heureux et vraiment en sécurité, il faut avoir au moins deux ou trois passe-temps, et ils doivent tous être réels », écrivait Churchill.
Les chercheurs ont commencé à étudier les avantages des passe-temps et ont découvert qu’ils pouvaient avoir des effets importants et multiples. Par exemple, tricoter peut faire baisser la tension artérielle, améliorer la mémoire et réduire le risque de démence.
Des recherches publiées en 2015 ont montré que pratiquer l’art et l’artisanat en général peut préserver la mémoire et réduire le déclin cognitif.
Une étude de l’English Longitudinal Study of Ageing a montré que le fait de s’adonner à un nouveau passe-temps peut permettre de lutter contre la dépression chez les personnes âgées.
D’autres études ont confirmé les bienfaits pour la santé de toutes sortes d’activités, de la musique au jardinage en passant par l’écriture ou les jeux d’échecs ou de cartes.
Il y a quelque chose d’essentiel dans le fait d’engager le corps avec un esprit inspiré. Cela faisait partie de la routine des générations précédentes, avant que les écrans ne dévorent notre créativité et nos heures de loisir.
Même une activité aussi banale que d’écrire à la main peut renforcer l’esprit.
Le mot « passe-temps semble presque enfantin », écrit Lynn Jaffee dans un article sur le sujet. Elle lui préfère le mot « hobby », qui désigne une activité qui dépasse le cadre du travail ou de la profession et qui est souvent pratiquée pour le plaisir.
Il peut être facile d’ignorer la valeur de quelque chose dont le nom semble si… trivial.
Les gens d’aujourd’hui ont perdu beaucoup de ces activités et passe-temps communs. Nous travaillons jusqu’à l’épuisement, puis nous regardons des écrans pour nous détendre. C’est particulièrement le cas pour les jeunes générations.
« Ce mode de vie axé sur le travail et la catharsis médiatique a plongé les milléniaux et les membres de la génération Z dans une tendance à la hausse de la dépression, de l’anxiété et du suicide », prévient Daniel Buck.
« Les passe-temps se situent entre la productivité et la catharsis. Le travail du bois, la broderie, les collections, l’artisanat, la pêche ou toute autre activité ne sont pas productifs comme l’est le travail. Le travail est fait pour ce qu’il accomplit. Les activités de loisir apportent la détente. Les deux ont un objectif différent. Un passe-temps est fait pour lui-même », écrit-il.
Et je dirais qu’un passe-temps est fait pour l’esprit. C’est l’occasion pour quelque chose de spontané et de créatif d’émerger de votre cœur et de laisser sa marque dans ce monde. De telles activités nous renouvellent.
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