Liban : le régime syrien aurait prononcé une « peine de mort » contre Hariri

30 novembre 2017 12:51 Mis à jour: 30 novembre 2017 12:59

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a une nouvelle fois dit craindre pour sa vie, affirmant que le régime syrien avait « prononcé une peine de mort » contre lui, dans un entretien publié jeudi par le magazine Paris Match.

Il a par ailleurs estimé que le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Hassan Rohani étaient les véritables gagnants de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, au moment où Damas multiplie les victoires grâce à l’appui militaire de Moscou et Téhéran.

À la surprise générale, M. Hariri avait annoncé sa démission début novembre depuis l’Arabie saoudite, disant craindre pour sa vie et dénonçant la mainmise de l’Iran et de son allié le Hezbollah sur le Liban, et leur ingérence dans des conflits au Moyen-Orient.

Il avait suspendu cette démission trois semaines plus tard en rentrant au Liban, où des consultations politiques sont menées pour tenter d’imposer à l’organisation terroriste du Hezbollah une « politique de distanciation », soit la non ingérence dans les conflits de la région.

« J’ai beaucoup d’ennemis, les extrémistes et le régime syrien. Ce dernier a prononcé une peine de mort contre moi. Il (les Syriens) m’accusent d’ingérence dans leur pays », a indiqué M. Hariri dans l’entretien publié par Paris Match, qui a rencontré lundi le Premier ministre à son domicile de Beyrouth.

 

Le chef du gouvernement s’est envolé mercredi soir pour rejoindre sa famille à Paris.

M. Hariri a accusé à plusieurs reprises le pouvoir de Damas de vouloir sa mort. Il avait aussi pointé du doigt le régime de Bachar al-Assad quand son père Rafic Hariri, ex-Premier ministre, avait été assassiné en février 2005 dans un spectaculaire attentat à la voiture piégée au cœur de Beyrouth.

Cinq membres du Hezbollah avaient été mis en cause dans cet assassinat.

Interrogé sur une victoire d’Assad en Syrie, M. Hariri s’est montré catégorique: « Il n’a pas gagné. Ce sont les présidents Poutine et Rohani qui ont gagné », a-t-il assuré dans son entretien à Paris Match.

« Au Liban, le Hezbollah a un rôle politique. Il a des armes, certes, mais il ne les utilise pas sur le sol libanais. L’intérêt du Liban est de faire en sorte que ces armes ne soient pas utilisées ailleurs », a affirmé M. Hariri.

Le Hezbollah combat en Syrie auprès des forces gouvernementales.

M. Saad avait par ailleurs assuré mercredi que si l’atmosphère restait « positive » au Liban, il pourrait annoncer « la semaine prochaine le retrait de sa démission ».

R.B avec AFP

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