L’île française de Corse a voté le projet de création d’une version emoji (pictogramme pour les messageries électroniques) du célèbre emblème « corsica », représentant le drapeau corse, pour un budget de 52.800 euros qu’elle compte faire financer à moitié par un fonds européen, une décision critiquée par l’opposition insulaire.
« Le projet emoji corsica s’inscrit dans une volonté politique d’asseoir l’image de la Corse sur le Web mondial », peut-on lire dans le rapport de présentation du conseil exécutif de Corse, qui a donné lieu à une motion adoptée jeudi soir par l’Assemblée de Corse. Le drapeau corse représente une tête de maure de profil, ceinte d’un bandeau blanc. « L’opération emoji corsica nécessite la mise en place d’un budget évalué à 52.800 euros TTC », précise le rapport du gouvernement autonomiste local.
Il prévoit 8.000 euros Hors taxe (HT) pour la création d’un site internet et d’une page Facebook, 12.000 euros HT pour la rédaction du dossier de candidature et son dépôt au consortium américain Unicode qui enregistre ces emojis ou encore 5.000 euros HT pour du lobbying auprès des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) et 9.000 euros HT pour « une campagne de sensibilisation » auprès du consortium Unicode.
Le rapport du président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni précise qu’un financement du FEDER (Fonds européen pour le développement régional) « sera sollicité à hauteur de 50 % ». Une somme jugée bien excessive par le groupe politique d’opposition Andà per Dumane, déclinaison insulaire de La République en Marche du président Macron, a fortiori au moment où l’Assemblée de Corse a dénoncé la cherté des carburants et a reçu les « gilets jaunes » insulaires.
« A l’heure où notre groupe s’est prononcé en faveur du gel de la hausse du prix du carburant et contre la précarité afin de répondre à la détresse de beaucoup de nos concitoyens, voter un tel document aurait été indécent et ce malgré l’amour que nous avons pour notre » drapeau corse, indique sur Twitter le groupe politique Andà per Dumane de Jean-Charles Orsucci (LREM), qui s’est abstenu lors du vote.
La Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française ou encore la France disposent d’un emoji, rappelle le rapport, qui précise que la Bretagne, la Catalogne, l’Irlande du Nord ou le Pays Basque ont initié une démarche en vue d’obtenir un emoji pour leur drapeau.
D.C avec AFP
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