« Il n’est pas au rendez-vous, mais il l’aurait tant voulu »: accueilli dans l’émotion par le fils de Charles Aznavour, décédé la semaine dernière, Emmanuel Macron a rendu un nouvel hommage jeudi au chanteur dans son centre créé à Erevan pour « renforcer les liens franco-arméniens ». L’auteur de « La Bohème » aurait dû faire partie de la délégation accompagnant le président pour le sommet de la Francophonie à Erevan, la capitale arménienne.
« Tout était prévu. Il nous aurait attendus » dans ce centre créé par le chanteur en 2011 « avec cet air faussement décontracté qui était le sien », a raconté Emmanuel Macron. Son décès soudain, le 1er octobre, à l’âge de 94 ans, a bouleversé le programme. Et c’est Nicolas Aznavour, le plus jeune fils, qui a accueilli le président, son épouse Brigitte et la nombreuse délégation composée de personnalités d’origine arménienne comme le compositeur André Manoukian ou l’ex-footballeur Youri Djorkaeff.
« C’est évidemment un déchirement pour moi de présenter le centre sans mon père à mes côtés », a déclaré, très ému, le plus jeune des fils âgé de 41 ans. « Mais je suis également reconnaissant de pouvoir perpétuer ses combats ». Nicolas Aznavour porte, avec son épouse, l’ambitieuse Fondation créée par son père pour à la fois « faciliter l’accès à la culture au plus grand nombre » et « renforcer les liens franco-arméniens ».
Grand bâtiment de grès rose, le centre est situé sur une colline avec une vue imprenable sur la ville d’Erevan. Inauguré en 2011 par Nicolas Sarkozy, il accueille des rencontres et des expositions temporaires. Mais l’ambition est désormais bien plus large: le bâtiment, profondément rénové, va accueillir un musée multimédia de l’oeuvre de Charles Aznavour et un centre culturel. Mais le chanteur, né Shahnourh Varinag Aznavourian en 1924, « n’a jamais voulu un musée à sa gloire. Il voulait transmettre », a assuré l’architecte du bâtiment, Aris Atamian.
Pour cela, Emmanuel Macron et son homologue arménien Armen Sarkissian ont signé une lettre d’intention actant la création, au sein du centre, d’un Institut Français pour dispenser des cours de français. Qui sera en partie enseigné sur la base des textes de Charles Aznavour. Quelque 43.000 jeunes Arméniens étudient actuellement le français, mais « ce n’est pas assez », a estimé Emmanuel Macron.
« C’est en partie grâce à ses chansons que j’ai appris le français », affirme Aroussialk, venue témoigner de son amour pour Charles Aznavour. « Sa mort nous a foudroyés. Car, en Arménie, il était plus qu’aimé, il était adulé ». Pour l’ex-international Youri Djorkaeff, « il était non seulement le trait d’union entre l’Arménie et la France, mais celui de l’Arménie avec le reste du monde ». Grâce à lui, « on parlait de ce petit pays » de trois millions d’habitants, ajoute le footballeur, qui aimait retrouver celui qu’il appelle « le patriarche ».
La nuit venue, plusieurs milliers de personnes se sont massées sur la place de la République, la plus grande d’Erevan, pour le concert de gala du sommet de la Francophonie dont l’invité d’honneur aurait dû être Charles Aznavour. « Il n’aurait pas voulu qu’on soit triste! », a lancé la jeune chanteuse Zaz en appelant spectateurs et dirigeants à mettre de l’ambiance.
L’émotion était palpable lorsque la Béninoise Angelique Kidjo a repris l’une de ses chansons les plus célèbres, « Emmène-moi ». Avant que « Avoir 20 ans » ne soit chanté par Serge Lama, qui a confié que « Charles » était « comme un père » pour lui et qu’il avait « versé des larmes de fils lorsqu’il a disparu ».
D.C avec AFP
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