Les Martiniquais sont de plus en plus nombreux à aider leurs proches âgés, montre une enquête menée par l’Institut national d’études démographiques (INED), et dévoilée mardi au siège de l’Insee Martinique à Fort-de-France.
Réalisée une première fois en 2009-2010, cette étude intitulée « Migration, Famille, Vieillissement » permet d’observer les changements survenus dans la société martiniquaise dix ans et une crise sanitaire plus tard. Elle vise à mettre en place au niveau local des politiques sociales et sanitaires adaptées.
L’étude confirme le vieillissement de la population, la Martinique affichant le taux de natalité le plus faible des départements et régions d’outre-mer (DROM). En moyenne, les femmes nées dans les années 1960-69 ont eu deux enfants, soit trois fois moins que leurs mères.
Vieillissement et solidarités intergénérationnelles
En 2020, 31% des personnes de 50-79 ans résidant à domicile se déclarent limitées dans leurs activités quotidiennes depuis au moins six mois, du fait d’un problème de santé. Une amélioration significative par rapport à 2010. pic.twitter.com/p5Rh0HpLFm— Ined (@InedFr) June 13, 2023
Dans ce territoire vieillissant, les 50-79 ans enregistrent une amélioration de leur état de santé, avec seulement 31% des sondés déclarant être limités dans leurs activités quotidiennes, soit 7 points de moins pour les hommes par rapport à l’enquête menée en 2010, et 16 points de moins pour les femmes. En contrepartie, la part de l’aide informelle (ménages, tâches administratives, soins) apportée par des proches a grimpé ces dix dernières années, notamment chez les plus jeunes et les plus âgés.
L’aide des jeunes en nette augmentation
Ainsi, les femmes de 20 ans et les hommes de 25 ans sont respectivement 65% et 70% à apporter de l’aide à un ou plusieurs de leurs proches en 2020, contre seulement 45% et 50% en 2010. Chez les plus de 60 ans, la contribution a augmenté de 5 à 10 points entre 2010 et 2020.
Quant aux aides formelles, reçues de la part de professionnels comme les médecins ou aides à domicile, elles restent faibles : 7% des 60-79 en bénéficiaient en 2020. « Ceux qui reçoivent le plus d’aide formelle sont ceux qui ont des enfants autour d’eux. C’est comme si le réseau d’aidants était celui qui permettait de s’organiser pour avoir une aide formelle », a relevé auprès de l’AFP Didier Breton, professeur à l’Université de Strasbourg et chercheur à l’INED.
Une double peine pour les 20% des Martiniquais dont tous les enfants vivent hors du territoire.
Les femmes plus nombreuses à recevoir l’aide de leurs enfants
Autre enseignement de cette étude, les femmes sont plus nombreuses à recevoir l’aide de leurs enfants que les hommes. Cela s’explique notamment par la prépondérance des familles monoparentales aux Antilles : 60% des enfants martiniquais ont connu durant leur enfance au moins une période de vie monoparentale, durant laquelle c’est plus souvent le père qui est absent, que la mère.
L’enquête a été menée entre janvier 2020 et juin 2021 auprès de 2746 Martiniquais et Martiniquaises, âgés de 18 à 19 ans.
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