Le bouillant Norvégien Henrik Kristoffersen a remporté vendredi le premier titre mondial de sa carrière sur le géant des Mondiaux d’Are (Suède), parvenant enfin à devancer le maître autrichien Marcel Hirscher.
Il faut le voir se taper le torse du poing, agiter les bras et ses bâtons dans tous les sens, tel un pantin désarticulé dans la nuit d’Are: Henrik Kristoffersen est ivre de joie à l’arrivée du géant après une deuxième manche magnifique d’engagement.
Tout a fondu vendredi: la glace du lac Aresjön, qui ne résiste pas aux étonnantes températures printanières qui enveloppent Are (5 degrés), et les adversaires du « volcan » norvégien, il apprécie la comparaison, entré en fusion devant un public acquis à sa cause (Are est à une cinquantaine de kilomètres de la frontière).
« Quand je franchis la ligne j’ai une réaction naturelle, sans filtre, que j’aie été bon ou mauvais. C’est juste moi, je n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre », expliquait-il à l’AFP mercredi pour justifier ses colères, lui qui chérit tellement la victoire, un état d’esprit forgé à la dure pendant par son père pendant l’enfance.
Il restait pourtant deux skieurs, plus rapides que lui lors de la première manche. Alors Kristoffersen s’est prostré contre les panneaux publicitaires de l’aire d’arrivée, sa tête blonde dans ses jambes fuselées, à la recherche d’un calme intérieur qu’il ne connaît pas.
Le maître de la discipline, l’Autrichien Marcel Hirscher, tenant du titre, vainqueur de 10 des 11 derniers géants, annoncé malade cette semaine, a buté sur son ex-victime préférée (à 20/100e), qu’il avait privée d’un titre olympique aux Jeux de Pyeongchang et de trois globes l’an dernier (le général, le slalom et le géant).
« La plus belle chose du monde, c’est de battre les meilleurs. Pour l’instant, c’est lui (Marcel Hirscher) le meilleur, donc ce que je veux, c’est le battre », indiquait Kristoffersen à l’AFP. Mission accomplie.
Le Norvégien (24 ans) répare enfin une anomalie dans son palmarès: malgré deux médailles olympiques, un globe de slalom en 2016 et 51 podiums en Coupe du monde, il n’était jamais monté sur « la boîte » aux Mondiaux en trois participations.
« Il était temps!, s’est-il esclaffé en conférence de presse. J’ai été tellement proche de gagner sur tellement de courses. C’est une récompense pour mes proches, pour mon père, pour ma copine qui se lève à quatre heure et demi le matin, une demi-heure avant moi, pour me préparer le petit déjeuner que je ne perde pas de temps avant d’aller à l’entraînement. »
Le Français Alexis Pinturault, gonflé de confiance après son titre en combiné lundi et meilleur temps de la première manche, n’a pas tenu le coup non plus, terminant 3e (à 42/100e) comme aux Jeux-2018, déjà derrière Hirscher et Kristoffersen. Il remporte sa 2e médaille de la semaine après son titre en combiné lundi.
Un brelan d’as qui promet pour le slalom de dimanche, où ils seront rejoints dans la course aux médailles par les spécialistes (Clément Noël, les Suisses Ramon Zenhäusern et Daniel Yule notamment).
D. avec AFP
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