Paris a « fermement démenti » mercredi les accusations du régime militaire du Niger, selon lequel la France a violé son espace aérien et « a libéré des terroristes ».
« La France dément fermement les nouvelles accusations infondées des putschistes au Niger », selon un communiqué conjoint du ministère des Affaires étrangères et du ministère des Armées. « Le mouvement aérien réalisé ce jour au Niger a fait l’objet d’un accord préalable et d’une coordination technique avec les forces nigériennes, autorisation confirmée par écrit », soulignent-ils, confirmant une déclaration plus tôt d’une source gouvernementale à l’AFP.
#Niger | Communiqué conjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère des Armées
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— France Diplomatie???? (@francediplo) August 9, 2023
Les ministères ajoutent qu’« aucune attaque contre un camp nigérien n’a eu lieu ». « Aucun terroriste n’a été libéré par les forces françaises qui luttent contre ce fléau depuis de nombreuses années au Sahel au péril de la vie de leurs soldats », ont-ils également réagi. Ils rappellent que les 1500 militaires français positionnés au Niger « le sont à la demande des autorités nigériennes légitimes, pour lutter contre les groupes terroristes qui déstabilisent la région et martyrisent les populations dans le Sahel ».
« Nouvelle tentative de diversion »
En outre, estiment-ils, « ces déclarations contre la France constituent une nouvelle tentative de diversion, au moment où la Cedeao multiplie les efforts de médiation afin de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger ». « Le vol effectué ce matin (mercredi) a été autorisé et coordonné avec l’armée nigérienne », avait déclaré à l’AFP une source gouvernementale française. « Et aucun terroriste n’a été libéré par les forces françaises. »
Les « forces françaises ont fait décoller » mercredi de N’Djamena, au Tchad, « un avion militaire » à « 6h01 locales », avait indiqué plus tôt un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au Niger, ajoutant : « Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l’entrée de notre espace de 6h39 à 11h15 locales. » Dans le même communiqué, le CNSP accuse Paris d’avoir « d’une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers », le mot « terroriste » désignant des jihadistes armés.
Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, la France a suspendu les accords de coopération militaire avec Niamey. Les militaires au pouvoir à Niamey ont dénoncé la semaine dernière ces accords, ce que Paris a rejeté, au motif que ceux-ci avaient été signés par les autorités nigériennes légitimes.
Dans un entretien à l’AFP samedi, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a estimé que le « putsch vient fragiliser cette lutte contre le terrorisme dans une zone sahélienne où les groupes terroristes armés connaissent un regain d’activité ».
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