Qualifiant TikTok de « voyou », le Premier ministre albanais Edi Rama a déclaré vouloir interdire ce réseau social chinois pendant au moins un an sur son sol. Cette annonce fait suite au décès d’un jeune de 14 ans, il y a environ un mois.
Lors d’une réunion qui s’est tenue ce samedi 21 décembre à Tirana – la capitale d’Albanie – en présence d’enseignants, de parents et de psychologues albanais, Edi Rama n’a pas mâché ses mots. Reprochant les « contenus nuisibles et délétères » que TikTok diffuse, il a décidé de bannir la plateforme de son pays durant au moins un an, à partir de 2025, comme le rapporte Le Parisien.
« TikTok est le voyou du quartier »
« TikTok est le voyou du quartier », a asséné le Premier ministre albanais avant d’ajouter : « Nous allons chasser ce voyou de notre quartier pendant un an. » L’application TikTok, qui appartient au groupe chinois ByteDance et compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, connaît un immense succès auprès des jeunes. Ces derniers sont particulièrement captivés par les vidéos ultra-courtes qui défilent sans arrêt. D’après un rapport de We Are Social, au cours de cette année 2024, les utilisateurs ont passé en moyenne 34 heures par mois sur cette plateforme.
Pourtant, malgré cet engouement, le réseau social est très controversé en raison des problèmes qu’il engendre. Il y a environ un mois, près d’une école de Tirana, un élève de 14 ans a trouvé la mort et un autre a été blessé. Ce drame s’est produit après une altercation déclenchée par un conflit sur le réseau social en question.
Ces événements ont amené les parents, les psychologues et les établissements scolaires à s’interroger sur l’impact des réseaux sociaux sur la jeunesse. C’est aussi ce qui a motivé le Premier ministre albanais à agir en déclarant la suspension du réseau social dans son pays.
« Que des saletés et de la boue »
En parallèle, le gouvernement albanais veut lancer des programmes destinés à « l’éducation des élèves et à aider les parents à suivre le parcours de leurs enfants », comme l’a encore précisé Edi Rama.
Ce dernier a d’ailleurs souligné le fait qu’en Chine, « TikTok présente comment les étudiants peuvent suivre des cours, comment protéger la nature, comment préserver les traditions ». « Mais sur TikTok en dehors de la Chine, nous ne voyons que des saletés et de la boue. Pourquoi avons-nous besoin de cela ? » s’est indigné l’homme d’État. En effet, la Chine oblige la société ByteDance à opérer un système différent du reste du monde et à se plier à un strict contrôle du Parti communiste chinois.
L’Albanie n’est pas le seul pays à s’opposer à TikTok et à dénoncer ses graves dérives, dont la diffusion de désinformation, de contenus violents ou obscènes. Depuis 2020 en Inde, le réseau social est interdit. Les États-Unis l’accusent d’espionnage et l’Union européenne d’ingérence étrangère, notamment dans l’élection présidentielle annulée en Roumanie.
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