L’avocat du policier auteur du tir ayant tué Nahel Merzouk après un refus d’obtempérer à Nanterre en juin 2023, a remis en cause la décision du parquet, celui-ci réclamant un procès pour homicide volontaire contre Florian M.
Alors que le parquet de Nanterre a requis, ce lundi 3 mars, un procès pour homicide volontaire contre le policier ayant tiré sur Nahel le 27 juin 2023, Me Laurent-Franck Liénard a réagi à cette décision auprès de plusieurs médias ce mardi 4 mars.
« Un défaut de prudence dans l’utilisation de son arme »
Les réquisitions du parquet ont provoqué la colère au sein des forces de l’ordre, des syndicats de police ayant même appelé à la mobilisation nationale ce mercredi. Elles ont aussi fait bondir l’avocat du policier mis en cause. Qualifiant cette décision de « lunaire » au micro d’Europe 1, il estime que les arguments du parquet sont infondés et biaisés par des facteurs extérieurs.
Mort de Nahel : « La qualification de ‘meurtre’ n’a aucun sens, quand mon client tire, son but n’est pas d’effacer une vie »
Maître Laurent-Franck Liénard, avocat du policier auteur du tir, au micro d’Yves Calvi #RTLSoir pic.twitter.com/q9T0icohsZ
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« La qualification de ‘meurtre’ n’a aucun sens, elle suppose une intention d’homicide. C’est-à-dire de relever chez celui qui a tiré la volonté de tuer », a également indiqué sur RTL l’avocat, soulignant que l’intention de son client n’était pas de tuer Nahel Merzouk mais de « l’empêcher de repartir ».
« Les réquisitions de renvoi devant une cour d’assises, ça ne nous étonne pas parce que nous nous y attendions », a encore souligné Me Laurent-Franck Liénard sur CNews, remettant une nouvelle fois la « qualification de meurtre » en cause. « La volonté de mon client de tuer monsieur Merzouk, elle ressortirait, selon le parquet, d’un défaut de prudence dans l’utilisation de son arme », a-t-il détaillé, mentionnant que ce « défaut de prudence dans l’utilisation de son arme », ne signifie en aucun cas « qu’il a voulu tuer le conducteur de ce véhicule ».
« Les expertises vont dans le sens d’un tir légitime »
« Je ne comprends pas ces réquisitions. D’abord, je ne comprends pas que le parquet demande son renvoi aux assises, mais en plus je ne comprends pas cette qualification qui est maintenue contre vents et marées et contre tous les éléments du dossier par le parquet. Ça n’a de sens que si on pense que le parquet a voulu faire plaisir à une partie plutôt qu’à une autre », a-t-il avancé.
Laurent-Franck Liénard, avocat du policier ayant tiré sur Nahel : «Ces réquisitions sont faites pour que les banlieues ne flambent pas. Elles sont hautement politiques», dans #Punchline pic.twitter.com/CsqflrwhP6
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Au micro de Laurence Ferrari, Me Liénard a rappelé que la voiture conduite par Nahel Merzouk, qui était alors âgé de 17 ans, « est passée à 116 km/h en plein centre-ville de Nanterre » mais surtout « à quelques centimètres d’un cycliste », et ce « quelques secondes avant les faits ».
L’ensemble des éléments de ce dossier, à savoir « la reconstitution, les témoignages, les expertises » vont dans le sens d’un tir « légitime », a-t-il insisté. Et de poursuivre : « Et le parquet retient donc comme élément à charge le fait que mon client aurait dû tirer dans les pneus ou dans le capot du moteur. » Pour lui, cela n’est techniquement pas possible car un pneu Runflat est précisément fait « pour pouvoir continuer à rouler quand il est percé ». « Et dans un capot moteur, qu’est-ce qu’attend le parquet d’une balle dans un capot moteur ? qu’on vide le réservoir lave-glace ? Et il pense qu’en vidant les réservoirs lave-glace, ça va arrêter la voiture ? Excusez-moi mais ça n’a aucun sens ! » s’est-il indigné.
« Les dés sont pipés depuis le départ »
Dans son analyse, l’avocat estime que ces réquisitions sont faites « pour que les banlieues ne flambent pas » et « pour que le président de la République ait eu raison de dire, le jour des faits, que c’était ‘une faute inexcusable’, violant intégralement la présomption d’innocence ». « Ce sont des réquisitions qui sont hautement politiques, totalement décalées du dossier et totalement décalées du droit applicable », a-t-il martelé.
Procès requis contre le policier dans le meurtre de Nahel : « Pour moi ça n’est peut être que de la politique, ça ne peut pas être fait pas quelqu’un de sérieux et responsable »
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Maitre Liénard s’est dit inquiet de la situation dans laquelle se trouvent les forces de l’ordre à l’heure actuelle. « Aujourd’hui, un policier ou un gendarme qui porte une arme de service pour protéger les citoyens, qui tire pour protéger les citoyens, on réclame son renvoi aux assises pour meurtre ! » s’est-il offusqué.
Sur Europe 1, l’avocat a indiqué que dans ce dossier, « les dés sont pipés depuis le départ ». Il espère néanmoins que les magistrats le prendront « avec responsabilité et indépendance ».
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