Pour le premier ministre turc Numan Kurtulmus, le conflit syrien est une « guerre par procuration » entre les USA et la Russie, qui pourrait bien dégénérer en une dispute beaucoup plus globale, bien au delà du seul Moyen-Orient.
« Si les hostilités continuent, je vais être clair, les États-Unis et la Russie finiront par entrer en guerre », a dit Kurtulmus à l’agence de presse d’État turque Anadolu, avant d’ajouter que le monde serait « au bord d’un conflit régional majeur, voire d’une guerre globale », d’après l’AFP.
Concernant le président Bachar al-Assad, il ne serait qu’un simple « pion ». Kurtulmus pense aussi qu’il est impossible aux forces gouvernementales de venir à bout des rebelles et des organisations terroristes opposées au régime syrien.
La Turquie a pris part à la coalition menée par les USA visant à attaquer Daech au moyen de frappes aériennes. Elle a aussi supporté les opposants au régime à s’emparer de territoires au cours de la guerre civile syrienne.
Les relations entre Moscou et Washington se sont tendues au cours des dernières semaines, après que le secrétaire d’État américain John Kerry ait demandé une investigation pour crime de guerre, suite au bombardement supposé d’hôpitaux à Alep, par l’armée russe. François Hollande s’est adressé à la cour internationale criminelle, leur demandant de mieux évaluer les manœuvres russes. Le secrétaire d’État des affaires étrangères britannique a quant-à lui fait savoir qu’il avait requis des sanctions à l’encontre de la Russie.
Le bombardement d’un convoi de l’ONU et de la Croix Rouge pendant un cessez-le feu, le 19 septembre, a marqué la fin des discussions entre les deux belligérants. La suspension du dialogue a été annoncée début octobre par le département d’État américain.
Dans une interview donnée mercredi dernier sur des médias français, le président russe explique qu’Assad serait prêt à développer une nouvelle constitution et à remanier le système politique syrien, à condition qu’il puisse être candidat aux prochaines élections.
« Si les gens ne votent pas pour Assad, il y aura un changement vraiment démocratique, mais sans intervention armée extérieure au pays, sous contrôle international strict, et sous supervision de l’ONU. Je ne comprends pas qui pourrait trouver cette proposition inacceptable. C’est une solution démocratique à la question de gouvernance de ce pays », a expliqué Poutine.
Pour la suite, de hauts diplomates russes, américains, turcs, qataris, saoudiens et iraniens, ont prévus de se réunir le week-end prochain à Lausanne, en Suisse, afin d’établir un nouveau plan de paix.
Mercredi dernier, Moscou a annoncé qu’il voulait entretenir une nouvelle séries de discussions, auxquelles John Kerry a confirmé sa participation. « Nous souhaitons discuter en petit comité, dans un format “business”, pas de débat type “assemblée-générale” », a annoncé le ministre des affaires étrangères russes Sergey Lavrov, d’après Al Jazeera.
Version anglaise : US and Russia ‘Will Go to War’ Unless Syria Conflict Resolved, Turkish Deputy PM Warns
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