Plus de 80 candidats ont manifesté leur intention de se présenter à l’élection présidentielle de février 2019 au Sénégal, a-t-on appris lundi au début d’une campagne de collecte de parrainages destinée à limiter le nombre de candidatures dans un pays qui compte plus de 300 partis politiques.
Cette campagne doit durer « au moins quatre mois« , jusqu’à la période prévue pour le dépôt des candidatures, « entre le 11 et le 26 décembre« , a expliqué à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur, Bernard Casimir Demba Ciss.
Une loi votée en avril impose dorénavant à tous les candidats, et non plus uniquement à ceux de la société civile, de recueillir le parrainage de 0,8% à 1% du corps électoral, soit environ 52.000 signatures, réparties dans au moins sept des 14 régions du pays, à raison de 2.000 par région au minimum.
Le nouveau texte vise officiellement à « filtrer » les candidats après une inflation des prétendants à différents scrutins, comme lors des législatives de juillet 2017, où les électeurs devaient choisir entre 47 listes, ce qui pose des problèmes d’organisation, selon les autorités.
Les candidats à la présidentielle devront verser une caution de 30 millions de francs CFA (environ 45.000 euros). Bien que réduite de moitié par rapport aux 65 millions de francs CFA (99.000 euros) exigés pour la présidentielle de 2012, cela reste une somme importante au Sénégal.
Lundi, les représentants de 85 « candidats à la candidature » se sont présentés pour récupérer les fiches de collecte des signatures au ministère, selon M. Ciss.
L’opposition affirme que la nouvelle loi est destinée à éliminer des candidatures concurrentes à celle, pressentie, du président Macky Sall.
Les candidatures doivent être validées par le Conseil constitutionnel du Sénégal, pays réputé pour sa tradition démocratique.
Deux des principaux rivaux du président sortant risquent d’être absents en raison d’ennuis judiciaires. Condamné à cinq ans de prison pour détournements de fonds publics, le maire de Dakar, Khalifa Sall, connaîtra jeudi le verdict de son procès en appel.
Quant à Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, condamné en 2015 à six ans de prison pour « enrichissement illicite », il a vu sa demande d’inscription sur les listes électorales rejetée le 2 juillet, ce qui devrait l’empêcher de se présenter.
La Cour suprême doit se prononcer jeudi sur un recours en cassation introduit par les avocats de M. Wade, après le rejet de son inscription sur ces listes.
HS avec AFP
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