Les anciens collègues de Patricia Pasquion, cadre de Pôle emploi à Valence assassinée dans son agence, sont venus témoigner mardi devant la cour d’assises, faisant part, au-delà du traumatisme de ce crime, de leurs difficultés à revenir travailler.
Ils ont entendu un cri, et un claquement sourd, presque concomitants. Personne n’a pensé que Patricia Pasquion, 54 ans, venait d’être abattue d’un coup de feu. C’est l’une des inconnues de ce procès : pourquoi Gabriel Fortin, accusé d’avoir tué deux anciennes responsables RH en lien avec ses licenciements passés et d’avoir tenté de tuer un autre, s’en serait pris en outre à cette cadre de Pôle emploi à Valence?
Le 28 janvier 2021, vers 08h45, un individu s’est présenté à l’accueil sous une fausse identité. Casquette, masque chirurgical, blouson clair et jean. Laissé libre d’aller consulter les offres d’emploi à une borne, l’individu se dirige alors vers les bureaux. Il abat Patricia Pasquion qui se trouve dans le dernier bureau avant la sortie de secours. Un des témoins venu porter secours parvient par la fenêtre à noter la plaque d’immatriculation du véhicule dans lequel il s’enfuit.
Cinq salariés en arrêt de travail
Au fil des questions, les salariés de Pôle emploi laissent paraître leur difficulté à revenir travailler, alternant arrêts de maladie, retours avortés ou temps partiel thérapeutique. Sur la cinquantaine de personnes qui travaillaient à l’agence valentinoise attaquée, huit sont parties après le drame, et cinq sont actuellement en arrêt de travail.
« J’espère que ce procès répondra à certaines interrogations, aux questions, et de passer à autre chose », témoigne l’un d’eux, en arrêt de travail depuis la fin mars 2021. « J’attends que justice soit faite. C’est la première étape qui peut amener toutes les victimes, toutes les parties civiles à un début de reconstruction », souhaite l’homme qui a relevé la plaque d’immatriculation. Une collègue témoigne quant à elle de son sentiment de ne pas être soutenue par Pôle emploi.
« Un avant et un après pour Pôle emploi »
Au grand dam du président de la cour, les débats ont dérivé vers les questions de sécurité à Pôle emploi, qui s’est aussi porté partie civile. À la barre, le président régional de l’établissement public Frédéric Toubeau dit avoir « vite compris qu’il y aurait un avant et un après pour Pôle emploi ». Il confie que des personnes ont été condamnées pour avoir proféré des menaces envers des agents de l’institution en se référant à l’affaire Fortin.
L’enquête n’a pas établi de contact direct entre Gabriel Fortin et Patricia Pasquion dans cette agence de Valence où l’accusé a été inscrit entre 2010 et 2013 après avoir été renvoyé d’une entreprise ardéchoise, et avant que son dossier ne soit envoyé à Nancy, où il habitait au moment des faits. Pour le directeur de l’enquête, elle était « le symbole de l’échec professionnel » de Gabriel Fortin. C’est à Valence qu’ont été actés la fin de son indemnisation de chômeur et le début d’un versement d’une allocation de solidarité.
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