Le président Hollande a dévoilé lundi dernier le plan d’urgence pour l’inversion de la courbe du chômage. Porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, le nouveau projet de loi récolte d’ores et déjà un accueil, disons mitigé.
Une loi qui divise
La tribune de Martine Aubry parue dans Le Monde, qui a été co-signée par 17 personnalités de gauche, n’a pas manqué de critiquer la nouvelle loi de réforme du code du travail. Une pétition en cours sur le site change.org a déjà recueilli plus de 710 000 signatures, enregistrant au passage un record de signatures obtenues par jour pour ce site.
Face au mécontentement, l’exécutif a essayé une contre-offensive sur la toile avec une rubrique démêlant le vrai du faux sur le site gouvernement.fr. Myriam El Khomri a dû également écarter la polémique sur le recours au 49.3. En déplacement en Alsace la semaine dernière, elle déclarait : « Je souhaite convaincre avec cette loi ». Autant dire que cela n’est pas sans accrocs.
Le même schéma depuis 39 ans
Pourtant la plupart des mesures proposées par la ministre du Travail ne sortent pas du cadre. Selon Olivier Myard, correspondant d’Économie Matin, ancien cadre du privé et de la Cour des Comptes, le gouvernement se serait inspiré en grande partie du « pacte national pour l’emploi des jeunes » de Raymond Barre de 1977. Déjà à l’époque, il était question des aides de l’État à l’embauche, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans atteignait alors 11,3% contre les 25%, 39 ans après.
Les entreprises françaises n’ont créé que 57 000 emplois entre 2013 et 2015.
– Standard & Poor’s
Selon ce spécialiste, ce pacte vise surtout à assurer l’emploi des fonctionnaires. En effet, les propositions telles que « soutenir l’embauche », « former deux fois plus de demandeurs d’emploi » et « élargir l’apprentissage » s’articulent autour d’un dispositif public complexe, financé par l’argent public et qui nécessite un suivi. Selon les chiffres de Standard & Poor’s, entre 2013 et 2015, les entreprises françaises ont créé 57 000 emplois alors que les entreprises allemandes en ont créé 482 000 et les espagnoles plus de 600 000.
En revanche c’est le secteur public français qui a été le moteur de l’embauche dans l’Hexagone avec plus de 280 000 embauches.
Des réformes nécessaires pour les entreprises
En mettant en application en 2014 le très controversé « Job Act » en Italie, le gouvernement de Matteo Renzi a réussi à créer depuis 235 000 nouveaux emplois dans le privé. Exonération des charges pour les entreprises qui créent de nouveaux CDI et un licenciement facilité sont les mesures simples du Job Act à l’italienne.
La loi de réforme du travail en France contient deux mesures qui vont dans ce sens, mais à une échelle moindre : la levée des freins à l’entreprenariat et l’introduction d’un plafonnement des indemnités de licenciement. Pourtant, du côté des syndicats et de la gauche dure, la riposte est virulente bien que la nécessité de réformer et d’assouplir les conditions de travail en France est évidente pour tous.
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