Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer lance ce jeudi 22 octobre un « Grenelle de l’éducation ». L’assassinat du professeur d’histoire géographie de Samuel Paty, âgé de 47 ans, a remis en lumière le difficile métier d’enseignant.
Le Grenelle de l’éducation, devant déboucher dans trois mois sur une augmentation des salaires des enseignants ou encore sur des mesures de protection supplémentaires, était déjà prévu à l’agenda du ministère. Mais il a été revu depuis l’assassinat de Samuel Paty pour mettre davantage en avant « le professeur au centre de la société ».
« Aujourd’hui, il y a un sujet de protection des professeurs mais aussi de reconnaissance des professeurs. Cette question existait avant et nous devons lui apporter une réponse, c’est pourquoi nous travaillons depuis plusieurs mois avec les organisations syndicales sur ce que nous appelons l’agenda social et ceci débouche (…) sur le Grenelle de l’éducation, qui commencera comme prévu demain », a annoncé le 2I octobre Jean-Michel Blanquer lors de questions au gouvernement au Sénat.
Reconnaître les Professeurs par leur place dans la société, leur rémunération, leur bien-être professionnel.
C’est le sens du Grenelle de l’éducation préparé depuis plusieurs mois dans le cadre de notre agenda social et qui s’ouvre aujourd’hui pour trois mois: pic.twitter.com/snwDge5kEK
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) October 22, 2020
« Le professeur au centre de notre société »
« Le sursaut national doit nous conduire à considérer que le professeur est central dans notre société et que chacun d’entre nous dans notre vie de parent d’élève, de citoyen, doit respecter les professeurs et avoir des discours qui mettent le professeur au centre de notre société », a-t-il affirmé.
Le Grenelle de l’éducation « repose sur des mots clés, celui de la reconnaissance financière, la coopération, c’est-à-dire le travail en équipe, la modernisation et la protection », a détaillé le ministre.
Au-delà de cette augmentation, « qui touchera notamment les plus jeunes, mais qui pourrait toucher aussi l’ensemble des professeurs, c’est la transformation de notre système, notamment pour des ressources humaines de proximité, autrement dit un système de l’éducation nationale beaucoup moins anonyme, beaucoup plus attaché à ce qui arrive à chaque professeur et à le suivre dans sa carrière, qui manifestera la reconnaissance du pays à tous les professeurs et au-delà de l’ensemble des mesures que nous prendrons », a ajouté M. Blanquer.
« J’ai demandé au Conseil des sages de la laïcité de siéger pour recevoir l’ensemble des organisations qui souhaitent être écoutées. Je demande à tous les élus de la République d’être présents auprès des professeurs le jour de la rentrée. » – @jmblanquer#QAG #DirectSénat pic.twitter.com/BFkvwMdIrw
— Sénat (@Senat) October 21, 2020
Avant le Grenelle de l’éducation, une rencontre aura lieu jeudi matin avec les syndicats enseignants pour évoquer la journée du 2 novembre, qui correspondra à la rentrée après les vacances de la Toussaint. Interrogé sur le contenu de cette journée, Jean-Michel Blanquer a d’ores et déjà demandé à « tous les élus de la République, les conseillers municipaux, les maires, les sénateurs, d’être présents auprès des professeurs le jour de cette rentrée ».
Le budget 2021 à la hausse
Le budget 2021 du ministère a été augmenté de 400 millions d’euros (500 millions en année pleine), afin d’augmenter les salaires des enseignants français, inférieur de 7% en début de carrière à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La hausse de budget doit financer différentes primes, notamment une prime d’attractivité (260 millions d’euros en année pleine) ciblant les personnels en début et milieu de carrière, ainsi qu’une prime d’équipement informatique (178 millions d’euros) de 150 euros nets annuels pour chaque professeur.
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