Réforme des retraites : syndicats et gouvernement campent sur leurs positions, inquiétude pour Noël

Au onzième jour de grève dans les transports, les syndicats et gouvernement campaient sur leurs positions contre la réforme des retraites, les débats se cristallisant sur la question de Noël, à l’avant-veille d’une journée de manifestations qui s’annonce très suivie.

« Si le gouvernement retire son projet et (qu’) on discute sérieusement sur comment améliorer le système (…) eh bien tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu’ils ont à faire jeudi ou vendredi », a déclaré sur BFMTV le numéro 1 de la CGT Philippe Martinez à cinq jours du début des congés de fin d’année. Réponse sur le même plateau quelques instants après du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin : « La République ne peut pas subir de chantage ».

Déjà dimanche matin, le Premier ministre Édouard Philippe avait sévèrement critiqué les grévistes menaçant de poursuivre leur mouvement à Noël, les enjoignant de « prendre leurs responsabilités ». De son côté, le leader de la CFDT, Laurent Berger, entré dans la contestation la semaine dernière seulement pour protester contre l’introduction d’une mesure d’âge dans la réforme, a souhaité qu’il n’y ait « pas de blocage des transports à Noël ».

Sur le fond, les débats se sont concentrés dimanche sur la question de l’« âge d’équilibre » à 64 ans, confirmé mercredi par le Premier ministre. Cela signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d’un malus sur sa pension, ceux partant après 64 ans après 2027 bénéficiant au contraire d’un bonus.

« On ne présente pas une réforme quand elle n’est pas prête. Les syndicats ont bien conscience que le Gouvernement les prend pour des imbéciles. Et ce sont les Français qui trinquent » #Retraites @LCI

— Nadine Morano (@nadine__morano) December 12, 2019

 Réforme des retraites : puisque les syndicats ont clairement dit « NON », qu’attend le gouvernement pour retirer son projet ? S’il estime qu’il va dans le sens de l’intérêt général, alors qu’il organise un référendum : les français trancheront.

— Sébastien JALLAMION (@SJallamion) December 16, 2019

« Un point, c’est tout »

« Il faut sortir de la loi immédiatement cette idée de travailler plus longtemps, mais c’est inévitablement ce à quoi conduit ce système par points », a dit Yves Veyrier, numéro un de Force ouvrière (FO), estimant qu’il s’agit là d’une « très mauvaise idée du président de la République ».

« C’est très simple : pour que la CFDT porte un autre regard sur ce projet de loi, le gouvernement doit accepter de retirer « l’âge d’équilibre ». Un point, c’est tout », a résumé M. Berger au Journal du dimanche (JDD). Comme en réponse, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a assuré dimanche que «  »l’âge pivot » n’est pas le totem de la réforme ».

Huit syndicats appellent à manifester demain mardi contre le projet de réforme des retraites du gouvernement d’Édouard Philippe > https://t.co/dD6yV2af0N

— Le Parisien (@le_Parisien) December 16, 2019

Appel à la manifestation le 17 décembre

Cette question sera sans aucun doute au cœur des discussions qui doivent s’ouvrir entre M. Philippe et les syndicats réformistes. Matignon les a en effet invités « le plus tôt possible la semaine prochaine ». S’il a confirmé avoir été convié, M. Berger n’a annoncé aucune date dimanche.

Cheminots, étudiants, contrôleurs aériens, fonctionnaires, professions de santé, avocats, magistrats, enseignants sont attendus dans la rue mardi 17 décembre à l’appel de tous les syndicats. « Peut-être » le gouvernement attend-il « de voir combien il y a aura de manifestants mardi », a ironisé M. Martinez.